Le romancier Brahim Saâdi a animé une conférence sur la Guerre de libération à travers la littérature algérienne d’expression arabe ou française remontant au déclenchement de la guerre jusqu’à la fin des années 1990.
Les romans parus durant la Guerre de libération et jusqu’à la fin des années 1980 ont été marqués, selon le conférencier, par une vision glorificatrice qui condamnait le colonialisme. Il citera, dans ce sens, trois romans d’écrivains algériens d’expression française dont La colline oubliée de Mouloud Mammeri et Un Eté africain de Mohammed Dib. De cette littérature des années 1980, il exclura l’oeuvre de Tahar Ouattar L’As, le seul roman qui a adopté une vision critique de la Guerre de libération mettant en exergue les derniers chapitres à travers lesquels l’auteur a évoqué les contradictions ayant marqué les années de guerre entre les différents courants idéologiques. La littérature de glorification de la Guerre de libération a coïncidé, selon le conférencier, avec le parti unique dans les années qui ont précédé l’amendement de la Constitution à la suite des événements d’Octobre 1988 et la naissance du pluralisme. Les courants de l’ouverture ont permis l’émergence de nouvelles idées empreintes d’un caractère critique dont les déclarations des dirigeants historiques qui évoquent, en toute liberté, aujourd’hui, les contradictions qui ont marqué la Guerre de libération. Il a également procédé à la comparaison de trois romans d’expression française ayant suscité une véritable controverse, Le serment des Barbares de Boualem Sansal, Les sept remparts de la citadelle de Mohamed Mouafia et Maison des lumières de Nourdinne Saâdi où la Guerre de libération n’est plus glorifiée, mais discutée.
APS
27 février 2010
Colonisation