Actualités : L’homme qui refusa de démissionner
Né en 1938, Ali Tounsi a passé l’essentiel de sa carrière dans les services de sécurité. Selon sa biographie officielle — qui ne précise pas son lieu de naissance — Tounsi a adhéré à l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema) alors qu’il poursuivait ses études à Meknès, au Maroc.
Il rejoindra les rangs de l’Armée de libération nationale à l’âge de 20 ans et prendra le pseudonyme de Ghaouti. Deux années plus tard (1959), il est fait prisonnier par l’armée coloniale.
A l’époque, il a le grade de sous-lieutenant dans la zone 5 (Sidi-Bel Abbès), relevant de la Wilaya V historique. Il sera placé dans différents centres d’internement (Misserghin, Baudens, Boukanéfis), avant d’être écroué à la maison d’arrêt d’Oran. Ali Tounsi intègre les services secrets algériens au lendemain de l’indépendance du pays. Durant sa carrière militaire, il sera nommé à divers postes de responsabilités : commandant de l’Ecole du génie d’Arzew, directeur des sports militaires puis Commandant-adjoint de la 4e Région militaire. Il est mis à la retraite en 1988 avec le grade de colonel. En 1995, au plus fort de la lutte contre le terrorisme, le président Liamine Zeroual fait appel à lui et le désigne au poste de directeur général de la Sûreté nationale. L’homme entame de larges réformes au sein de ce corps de sécurité en procédant, notamment, au renforcement des effectifs. Le 11 avril 2007, jour des attentats qui ont ciblé le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab-Ezzouar, une équipe d’artificiers parvient à désamorcer un engin explosif dissimulé dans une véhicule garé à proximité du domicile de Ali Tounsi. Au cours de l’année 2009, les relations entre le directeur général de la Sûreté nationale et le ministre de l’Intérieur se seraient dégradées. Durant plusieurs semaines, Noureddine-Yazid Zerhouni avait évité d’assister aux sorties de promotions des écoles relevant de la DGSN. La presse avait fait état de la démission de Ali Tounsi. «Un moudjahid ne démissionne jamais», avait alors déclaré Tounsi pour tenter de mettre fin à ce qu’il considérait être de simples rumeurs. Père de trois enfants, sportif — il a été président de la Fédération de tennis — Ali Tounsi a été assassiné jeudi matin par Choueïb Oultache, un colonel de l’aviation à la retraite qui était chargé de l’unité aérienne de la police. Selon le communiqué officiel, Oultache aurait été pris d’une crise de «démence».
Tarek Hafid
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/02/27/article.php?sid=96270&cid=2
27 février 2010
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