Le silence n’est pas une sagesse
Par Larbi Zouak
Peut on croire ce que la journaliste Farida Belkessam a annoncé, au journal télévisé de 20heures, le jour de l’assassinat du Directeur Général de la Sûreté Nationale, faisant état que l’assaillant de Tounsi aurait pris une crise de démence au moment où il a commis ce crime…
cela est possible dans la mesure où celui qui commet une telle bêtise ne peut être qualifiée de personne normale ni de mentalement équilibrée. Cela nous pousse, par contre, à nous interroger comment se fait-il que de telles personnes atteintes de troubles psychiques, puissent arriver, dans un état d’institutions, à des postes de responsabilité de ce niveau…au sein d’un organisme aussi sensible qu’un organisme sécuritaire?…Ce qui est certain, c’est qu’une grande anarchie règne dans les organes de l’Etat « point d’exclamation ».
?a ne sera pas exagéré si je dirais que la nouvelle de l’assassinat du défunt Ali Tounsi s’est répartie à la vitesse de la lumière dans les différentes wilayas, avant même que les chaines satellitaires, telles qu’Al Jazeera ou Al Arabia, ne la diffusent comme dépêche en bas d’écran. Par ailleurs, les médias lourd algériens ont été absents et entièrement à côté de la plaque de l’événement, tout au long des 5 heures qui ont suivi l’assassinat. Il aurait fallu attendre 5 heures entières pour que l’agence de presse Algérie Presse Service rende public la nouvelle. Cela serait-il logique à l’ère de « Google » !
Ce que tout le monde doit savoir et comprendre, en premier lieu, les responsables de l’Etat et décideurs en particulier, c’est que, de nos jours, le vrai ministère de la Défense, ce sont bel et bien les médias, même si pour le régime en place, le ministère de la défense ne représente qu’un secrétariat d’Etat près le Premier Ministre, après que ce ministère a été, pour de longues années, un ministère de souveraineté.
Si l’on pouvait mesurer ou calculer le taux de stress qui a pris les algériens, suite à l’assassinat du colonel Ali Tounsi, en tonnes ou en kilomètres, les responsables de ce pays s’évanouiront certainement. Cependant, comment peuvent-ils sentir ça, alors qu’ils appartiennent à une ère autre que celle de l’ « Internet » et à un autre monde autre que celui de « Google ».
Sommes-nous conscients que l’assassinat du Directeur général de la sureté nationale soit plus grave que l’assassinat du chef d’Etat, Mohammed Boudiaf, puisque ce dernier a été commis dans une conjoncture où le pays était entièrement égaré. Quant à l’attentat ou l’assassinat de ce jeudi, il s’est produit dans un moment où les institutions sécuritaires maitrisent parfaitement la situation.
Maintenant…et face à cet effroyable vide médiatique, comment le pouvoir en place sera-t-il en mesure de faire face aux répercussions, aux lectures et analyses médiatiques qui suivront, sans aucun doute, l’assassinat du Directeur général de la Sureté Nationale ?
Ce qui est certain, c’est que les autorités, telles qu’elles nous ont habituées dans de telles circonstances, emprunteront le chemin du silence. Toutefois, elles doivent savoir que le mutisme représente, de nos jours, une incapacité et non pas une sagesse, contrairement à ce qu’elles essayent d’insinuer.
27 février 2010
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