HOMMAGE AU COLONEL ALI TOUNSI
À mon ami…
27 Février 2010 – Page : 4
Il avait une profonde sympathie pour les intellectuels
Originaire de l’Est, ancien officier supérieur de l’ALN et de l’ANP, j’ai connu Ali Tounsi, il y a fort longtemps, pendant la période du défunt Boumediene où je dirigeais le premier audit sur Sonatrach entre 1974/1976 pour le compte du ministère de l’Energie, alors qu’il était à Arzew à la tête d’une école militaire, puis au moment où il menait vers les années 1986 une retraite paisible voulant investir avec un autre ami de Mascara, dans la wilaya d’Oran qu’il aimait particulièrement au moment où je dirigeais un bureau d’études, projet qu’il a abandonné par la suite. Puis, nous nous sommes retrouvés dans les années 1996/1997 au moment où il avait été nommé par le président Liamine Zeroual, directeur général de la Sûreté nationale, période du summum du terrorisme.
Il avait une profonde sympathie pour les intellectuels, pour des débats contradictoires et les longues discussions de part et d’autre ont été très enrichissantes. Sans trahir le secret-défense, c’est dans ce cadre et sous l’optique d’un meilleur management de la Dgsn, il m’a confié et cela a été un honneur, une marque de confiance, la direction de l’audit pour optimaliser les moyens humains et matériels de la Dgsn avec comme instruction de recruter des intellectuels et cadres d’une manière temporaire en tant qu’experts, de haut niveau, de différentes formations tant à l’université qu’au niveau des structures de l’Etat (équipe pluridisciplinaire complexe à l’image de la complexité de la Dgsn).
Cette mission que j’ai eu l’honneur de diriger, et je le précise en toute indépendance et sans aucune pression, y veillait constamment, accomplie avec succès, avec l’ensemble des structures de la Dgsn de l’époque et des experts triés sur le volet (cette symbiose entre la théorie et la pratique qui fait cruellement défaut), car me disait-il, il fallait préparer l’après-terrorisme pour faire de la Dgsn, à l’image de ce qui se passe dans le monde développé, une structure moderne.
Et déjà à cette époque, il avait pris conscience, qu’après le terrorisme c’est le crime économique qui allait être la préoccupation majeure des services de sécurité en symbiose avec des institutions à mettre en place. Car il avait conscience qu’ une structure moderne, efficace est fondamentalement conditionnée par la connaissance de l’environnement mondial et surtout le local en perpétuelle mutation, la morphologie de la société, la fonction de la police devant coller aux préoccupations des citoyens et de la nouvelle donne politique, sociologique, et économique, tout cela devant passer par la promotion de la ressource humaine et à la promotion de la femme à laquelle il accordait une importance capitale.
Ce travail de renouvellement a été accompli et devrait être poursuivi pour les intérêts supérieurs de l’Algérie qui, me disait-il souvent, a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot au sein de l’espace euro-méditerranéen et arabo-africain. Oui, il avait une grande confiance en l’avenir de l’Algérie et des nouvelles générations.
En ces moments douloureux, je ne puis que lui rendre hommage et m’associer avec sa famille et l’ensemble du corps de la Dgsn à cette profonde douleur. A Dieu Le Tout-Puissant, nous appartenons et à Lui nous retournons.
(*) Professeur d’université – Expert international
Abderahmane MEBTOUL (*)
27 février 2010
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