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Histoires vraies La voiture de malheur

27 février 2010

Non classé

Histoires vraies
La voiture de malheur
A. Lounès

« Le taxieur » Les mains sur le volant, il fixe le vide devant lui. Il commence à trouver le temps long. Cela fait une heure qu?il attend un éventuel client dans cette station de taxis de Mostaganem.

Jetant un regard à sa montre, il se dit que si d?ici à une demi- heure, il ne voit pas arriver de client, il va s?en aller. Même si en plein mois de juin, 19 h 30 c?est relativement tôt, Abdelkader n?a pas l?intention de s?éterniser ici. Depuis 4 ans qu?il assure le métier de chauffeur de taxi, il a appris à observer un minimum de règles de prudence et, de ce fait, n?a jamais eu de problème sérieux. Avec un sourire de satisfaction, Abdelkader se dit qu?à 41 ans, sa situation peut passer pour enviable. Il faut dire qu?il a beaucoup trimé pour. Père de 5 enfants, il a longtemps travaillé comme chauffeur clandestin, utilisant comme il pouvait sa vieille voiture usée par les années. A force de persévérance, de dur labeur et d?économie, il a fini par mettre assez d?argent de côté pour s?acheter un nouveau véhicule : une 504 familale. Ayant obtenu enfin sa licence de taxi, Abdelkader a enfin pu exercer son métier en toute légalité. Dès lors, c?en était fini de la hantise des procès, de la peur de sanctions à chaque apparition de l?uniforme du gendarme.
Abdelkader et sa famille vivent depuis dans une aisance matérielle qui leur a fait oublier le temps des vaches maigres.
L?appétit venant en mangeant, Abdelkader s?est mis, depuis quelques mois, à faire des heures supplémentaires. Ainsi, après les heures de travail habituelles de la journée, il reprenait le volant après une courte pause chez lui. Avec l?avènement du beau temps et les longues journées printanières, sa préférence va vers les longues courses. Plongé dans ses pensées, Abdelkader n?entend pas les pas se dirigeant vers la voiture. Il sursaute, tiré brutalement de ses rêveries par une voix masculine qui lui dit : «Est-ce que vous êtes libre ?» levant les yeux vers son interlocuteur, Abdelkader aperçoit un jeune homme grand et robuste, pouvant avoir la vingtaine. A sa réponse positive, le jeune homme lui dit vouloir être transporté à Saf-Saf. Après une brève négociation du tarif, abrégée par la générosité du client, le jeune, qui dit s?appeler Djilali, s?installe devant à côté du chauffeur. Apparemment d?un abord très facile, Djilali entame rapidement la conversation avec son compagnon de route. Confiant, ce dernier ne se doute à aucun moment qu?en embarquant ce jeune homme apparemment sympathique, il signait son arrêt de mort. Ancien repris de justice, Djilali avait, en effet, déjà monté son coup. Voulant relever un défi et fanfaronner devant ses amis ?anciens codétenus ? il s?était mis dans sa tête de criminel de rentrer à Saf-Saf avec une voiture de préférence neuve, ou au moins relativement qu?il se vanterait auprès de ses amis d?avoir acquise. Malheureusement pour Abdelkader, il a été, à son insu, objet d?un choix arbitraire.
Arrivé à l?entrée de la commune de Saf-Saf, Djilali se frappe le front avec la paume de la main donnant l?air de quelqu?un qui vient de se rappeler quelque chose de très important. Le regard suppliant il se tourne vers le chauffeur le priant gentiment de faire un détour pour lui permettre de récupérer un document important chez un ami. Le détour en question consiste à traverser la forêt de Saf-Saf. L?hésitation de Abdelkader ne dure que quelques secondes. Le prix promis pour la course est trop alléchant. Au milieu de la piste, Djilali sort un couteau de boucher de 15 cm qu?il avait dissimulé dans sa poche, ordonne au chauffeur de s?arrêter et de lui remettre la recette. Abdelkader s?exécute terrorisé par le regard meurtrier de son passager métamorphosé. Sa docilité ne lui sauve pas la vie. Deux violents coups de couteau assenés en plein c?ur le font passer de vie à trépas par Djilali qui veut, évidemment, garder la voiture sans risque d?être dénoncé et identifié. Se débarrassant du cadavre encombrant sur la route, il va toutefois commettre deux erreurs fatales qui vont le perdre. D?abord, il laisse les papiers de la voiture dans les poches de sa victime. Ensuite, il met ses vêtements tachés de sang qu?il enlève pour se changer, dans la malle de la voiture. Idem pour le couteau.
Lors d?un contrôle de routine auquel, il est soumis le lendemain, la voiture est immobilisée par les gendarmes qui gardent en même temps sa carte d?identité en attendant qu?il ramène les papiers du véhicule.
Comme au bout de 24 heures, Djilali ne réapparaît pas, le véhicule est fouillé par les gendarmes qui y découvrent l?arme du crime et les vêtements tachés de sang. c?est alors que les événements se précipitent aboutissant à l?arrestation de Djilali, accusé de meurtre avec préméditation.

A. L.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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