Tizi Ouzou
Des bibliothèques pour relancer la lecture
Par D. Madjda
Constat : Une bonne habitude qui se perd et se meurt chaque jour davantage : la lecture. Pourquoi un tel état de fait ?
Jadis quand on avait un moment (dans un bus, en attendant le f’tour, entre deux cours…), les gens s’occupaient utilement en lisant un bouquin. D’autres consacraient un moment régulier pour aller à la bibliothèque et nourrir leur esprit. Aujourd’hui, cette activité a beaucoup reculé en même temps que le nombre des bibliothèques a diminué et que les prix des livres n’ont pas échappé à la flambée générale. A Tizi Ouzou, il est de plus en plus rare de voir des étudiants s’échanger des romans ou des revues. Au chef-lieu de wilaya, la bibliothèque communale a disparu sans que personne s’intéresse au sort du fonds documentaire appréciable qu’elle recelait.
La Maison de la culture dispose d’une bibliothèque de 200 places avec un fonds documentaire d’environ 20 000 ouvrages. Le nombre d’adhérents est de pas moins de 900 et la fréquentation est entre 150 et 200 personnes par jour. En outre, de nombreuses librairies très connues ont changé d’activité pour devenir des fast-foods ou des magasins d’habillement car le livre n’est plus rentable.
Seules quelques-unes continuent à résister et dire que la wilaya de Tizi Ouzou organisait dans les années 1990 la fête du livre qui se déroulait à Aïn El-Hammam en présence de grands écrivains et éditeurs. Pourquoi ce recul ? Des étudiants que nous a avons rencontrés au niveau du campus Hasnaoua I de l’université Mouloud-Mammeri expliquent cette situation par le manque de temps et d’argent. En effet, Nesrine nous dit : «je suis étudiante en médecine et je n’ai pas un instant à consacrer à la lecture. J’ai toujours des cours à préparer».
Pour Redouane étudiant en économie s’est plutôt les prix. «Les romans coûtent très cher et je ne peux pas me les permettre. Même ceux qui vendent dans la rue pratiquent des prix qui ne sont pas à la portée de tous.» Son ami Jugurtha pense que s’il y avait des bibliothèques cela permettrait à beaucoup de gens de renouer avec le livre car selon notre interlocuteur, les bibliothèques de l’université sont saturées». Des gens abordés dans la rue ont tous répondu qu’ils ne lisent pas. «Moi, je lis un ou deux journaux par jour mais les bouquins jamais», nous dit une secrétaire. Son amie explique qu’elle manque de temps tout en admettant que peut-être aussi on ne cherche pas à trouver du temps pour la lecture. La direction de la culture dans la perspective de relancer la lecture a lancé un vaste programme de réalisation de bibliothèque et ce, à travers les 67 communes de la wilaya.
A cela s’ajoute le projet de l’annexe de la bibliothèque nationale. Celui-ci qui doit être réalisé sur le site de l’ex-marché de gros, a été attribué (pour la partie gros œuvre) le 14 de ce mois à l’entreprise Gesi pour un montant de plus de 312 millions de dinars et un délai de réalisation de 16 mois. Ce projet sera d’un grand appui pour les étudiants mais aussi pour tous ceux qui aiment s’instruire.
D. M.
27 février 2010
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