LE SOIR NUMÉRIQUE & SAT : EDITO
Big Brother
L’argent n’en finit pas de se dématérialiser. Après les chèques, les cartes bancaires et autre porte-monnaie électronique, Hitachi veut introduire le paiement par données biométriques. On sait que des parties du corps humain sont déjà utilisées pour identifier les personnes avec une précision infaillible et sans aucun risque d’erreur. Les cartes d’identité nationale et les passeports dits «biométriques»
utilisent cette reconnaissance.
Cette incursion dans le domaine des paiements – et qui sait quoi encore demain ? – par l’introduction de puces minuscules dans le corps humain a alarmé les organisations de défense des droits de l’homme et toutes les associations qui veulent protéger la vie privée. Il y a quelques années, des sources d’information crédibles avaient dévoilé l’intention des autorités américaines, sous l’impulsion de grandes sociétés financières et de multinationales privées, d’implanter des puces dans les bras d’un échantillon de citoyens sous couvert de faciliter différentes opérations de la vie quotidienne et afin d’assurer une meilleure efficacité des démarches, notamment celles touchant au transfert d’argent. Leur argument était que les cartes bancaires et autres documents à puce étaient trop souvent violés par les hackers. En fait, une telle opération à large échelle risque de priver les personnes ainsi « vaccinées » de toute liberté de mouvement. On imagine que, tôt ou tard, on utilisera des capteurs de signaux électroniques provenant de ces puces «humaines , partout et à tout moment : vous n’aurez plus qu’à glisser votre doigt dans une serrure spéciale pour ouvrir la porte de votre appartement ou de votre bureau, démarrer votre voiture, activer votre compte sur les distributeurs automatiques, etc. Mais vous serez également suivi partout : on pourra savoir où vous vous êtes rendu et, dans la rue, les caméras de surveillance n’auront plus aucune utilité : des capteurs sophistiqués pourront dire avec précision que telle ou telle personne circulait dans telle ou telle rue, tel jour, à telle heure précise… Brrr ! Ça donne froid dans le dos et on n’est pas très loin de Big Brother.
Maâmar Farah
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/02/27/article.php?sid=96308&cid=46
27 février 2010
Non classé