La littérature absente
Par Ahmed Tessa
Bilan Au cours d?un inventaire réalisé dans une bibliothèque de lycée, les ouvrages ont été dispatchés selon la thématique. Les résultats sont effarants.
En tête, très largement, la bibliothèque dispose de 65% de livres à caractère religieux, suivent, en deuxième position, les livres scolaires (20%). Les livres dits de littérature romans nouvelles, recueils de poésies » ne représentent que la portion congrue (15%).
Et lorsqu’on sait le rôle primordial joué par ces genres (poésie, nouvelles, romans), on ne peut s’étonner du désintérêt des lycéens face à la «belle chose écrite».Dans le même ordre d’idées, des élèves de terminale lettres ont cafouillé lorsque le professeur leur a demandé de citer les noms d?au moins trois romanciers algériens. Stupeur au décompte : 95% des élèves ont cité les noms de Bachir Ibrahimi, de Larbi Tebessi et de Abelhamid Ben Badis. Tous des penseurs en théologie qui ne figurent pas sur la liste des romanciers algériens.5% ont cité Mouloud Feraoun. Souvenir d?un petit texte du célèbre écrivain inséré dans un livre du primaire ou de collège. Personne ne connaît Kateb Yacine, Abdelhamid Benhadouga ou Mouloud Mammeri. N’est-ce pas, au vu de ce constat, que l’école algérienne a sa part de responsabilité dans l’indigence de la lecture chez les Algériens .L’écrivain, le poète ou le nouvelliste, n’a pas droit de cité dans les manuels scolaires algériens. Seuls les textes à forte teneur religieuse ou véhiculant un discours patriotard désuet y sont admis. Est-ce là la vraie littérature ?
A. T.
26 février 2010
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