Transparence par SMS
Par H. Slimane
Peut on considérer l’assassinat du Directeur Général de la Sûreté Nationale par l’un de ses collaborateurs, comme un acte isolé et irresponsable et inattendu? C’est envisageable. Peut-on, par ailleurs, le qualifier d’indiscipline au sein d’une institution fondée sur la discipline et l’application indiscutable des directives ? ?a n’en est, notamment, pas à écarter. Peut-on, également, classer ce qui s’est passé dans la case des règlements de comptes entre les clans du pouvoir ? C’est, également, une probabilité à ne pas éloigner dans de telles affaires.
Nous évoquons ces éventualités non pas parce que ce qui vient de se passer soit unique en son genre. Ce qui n’est, certainement, pas le cas puisque plusieurs pays n’appartenant pas au tiers monde ou aux républiques bananiers, ont connu des actes pareils et, parfois, plus graves et plus compliqués, que, ni l’esprit, ni la logique ne peuvent imaginer. Malgré cela, ces actes n’ont pas eu de grands impacts puisqu’ils ont été traités sur le moment et ont été circonscrits. Ils ne l’ont été, ni par des murs en béton, ni des murs enterrés, mais ont été résolus en disant la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
Même si tout le monde a été choqué par l’assassinat du premier homme de la police, le plus grand choc consiste en la manière par laquelle les pouvoirs publics l’ont géré, puisque les algériens ont eu cette nouvelle de l’étranger, avant qu’ils ne l’entendent de l’intérieur, bien que « ce fait » se soit produit au cœur d’Alger et non pas en dehors de nos frontières. Ce qui signifie que l’opinion publique nationale est obligée, une fois de plus, de recourir aux chaines étrangères, qui ont fait passé toutes les nouvelles et intox qu’elles ont voulu passer, pendant que les institutions de l’Etat se sont enfoncées la tête au sol pour plus de 5 heures, laissant le champ libre à toutes sortes de radios trottoirs dans un monde considéré par tout le monde comme étant un petit village.
La réaction des autorités vis-à-vis de l’assassinat de Ali Tounsi n’a pas été différente de leurs réactions aux précédents « faits »que notre pays a connus, en dépit de la gravité de ce qui s’est passé à l’intérieur du bâtiment de la DGSN. Malgré cela, aucun responsable n’a fait de déclaration afin de confirmer ou d’infirmer les soupçons, à l’exception du ministère de l’Intérieur qui a rendu public un communiqué. La moindre des choses que l’on puisse dire de lui, c’est qu’il est vide, sur un attentat qui, s’il s’était produit dans un autre pays, le plus simple des responsables aurait animé une conférence de presse, afin d’expliquer les moindres détails par l’image et le son.
Pour ces raisons, comme on ne peut pas améliorer l’image du pays à l’étranger, mauvaise image à l’origine, et qui va s’empirer de plus en plus suite à « ce fait », avec des responsables se contentant, dans les meilleures des cas, par des discours SMS, on estime qu’un pays qui fait du principe de la transparence le dernier de ses soucis, ne peut convaincre les autres pays par ses approches.
26 février 2010
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