Peu de risque de transmission de la tuberculose dans les avions
Le risque de transmission de la tuberculose dans les avions est faible et le traçage des passagers et membres d’équipage qui auraient pu être exposés à une personne infectée par cette maladie, recommandé par l’OMS, est inefficace, selon une revue d’études. Des directives récentes (2006 et 2008) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommandent le traçage des passagers aériens assis pendant plus de huit heures dans des rangées adjacentes à celle d’une personne tuberculeuse.
Elles recommandent en outre qu’une personne infectée par la tuberculose soit interdite de tout vol commercial tant qu’elle est contagieuse. Ibrahim Abubakar (université d’East Anglia, Norwich, Royaume-Uni), qui préside le groupe de travail sur la tuberculose et le transport aérien du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a analysé 13 études incluant plus de 4.300 passagers de six pays. La majorité des études n’a pas trouvé de preuve d’une transmission de la tuberculose associée au voyage en avion. Seules deux d’entre elles apportent une preuve convaincante de transmission, a-t-il relevé. Au total, sur 2.761 passagers ou membres d’équipage testés, seulement 10 ont montré une réaction tuberculinique positive. Mais aucun cas de tuberculose active (maladie) résultant d’une transmission pendant un voyage aérien n’a été rapportée. « Bien qu’une cabine d’avion soit un espace clos et confiné, la durée d’exposition est relativement courte comparée à se qui se passe dans un foyer ou dans d’autres modes de transports où des individus effectuent le même trajet quotidiennement », a commenté l’auteur de la revue d’études. Il a noté que la plupart des avions utilisés pour des vols longue distance sont équipés d’un système de filtration d’air hautement efficace qui réduit les risques.
Par ailleurs, a-t-il souligné, le traçage des passagers est complexe et coûteux. « Les ressources pourraient être mieux utilisées pour d’autres priorités du contrôle de la tuberculose », a-t-il conclu. Cette analyse paraît dans l’édition de mars du Lancet Infectious Diseases.
22 février 2010
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