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7.Zalgoum

19 février 2010

1.Contes

Au coin de la cheminée
Zalgoum (7e partie)
Résumé de la 6e partie : Les deux garçons que Zalgoum a eus avec le prince, veulent connaître leurs grands-parents maternels…

Ils marchèrent longtemps jusqu’à ce que Zalgoum reconnût le pays de ses parents. Elle se rendit d’abord chez une femme du village, qui, jadis, l’aimait par-dessus tout. Elle se fit reconnaître d’elle, puis lui confia ses enfants :
— Vous allez rester là, leur dit-elle, jusqu’à ce que je revienne, puis, si vos grands-parents me reconnaissent, je reviendrai vous chercher. Elle prit ses deux couffins et se dirigea droit vers la maison, qu’elle avait quittée il y avait si longtemps de cela. Elle fit sa voix dolente :
— Pour l’amour de Dieu, cria-t-elle de la porte.
De l’intérieur une voix dit :
— Va ton chemin, mendiante, et que Dieu te vienne en aide.
C’était une voix de femme : le frère était donc marié.
— Pour l’amour de Dieu, répéta Zalgoum, donnez-moi n’importe quoi, car je meurs de faim.
La porte s’ouvrit, un petit enfant apporta un tout petit peu de couscous dans le fond d’une écuelle de bois.
— Dieu vous le rendra, dit Zalgoum.
En même temps elle jetait un regard ardent à l’intérieur de la pièce. Ce qu’elle vit la bouleversa : dans un coin, près du feu, un homme, son frère certainement, était couché sur une méchante natte de peau de mouton et geignait. Un de ses genoux, enflé, avait pris des proportions énormes. Le frère avait vieilli, maigri ; ses yeux fiévreux étaient enfoncés dans leurs orbites… lui, jadis si beau et qui parcourait à cheval les coins les plus perdus de la forêt ! Dans la pièce il n’y avait que le malade et sa femme : Zalgoum en conclut que ses parents étaient morts. Le cœur de Zalgoum s’émut :
— De quoi souffre ce pauvre homme ? demanda-t-elle.
— Une épine lui est entrée dans le genou il y a de cela plusieurs années, dit la belle-sœur.
— Pourquoi ne l’enlevez-vous pas ?
— Nous avons tout essayé. Nous avons consulté plus de dix clercs, fait venir plusieurs guérisseurs…
— Si vous le voulez, dit Zalgoum, je puis essayer moi aussi.
— Avant toi des dizaines d’hommes parmi les plus habiles l’ont tenté, personne n’a pu enlever l’épine, et toi, pauvre mendiante du bord du chemin, tu veux réussir ?
Le malade intervint :
— Laisse la mendiante essayer, ce n’en fera jamais qu’une de plus, mais, mendiante, je te préviens, une foule d’hommes plus savants et plus adroits que toi s’y sont essayés en vain. Tu en seras pour ta courte honte. Tâche au moins de ne pas me faire souffrir, Zalgoum s’entoura le visage d’un pan de ses voiles sales et approcha. (à suivre…)

Contes berbères de Kabylie Mouloud Mammeri

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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