Ainsi va la vie
La fille de l’étrangère (24e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 23e partie: Dès leur arrivée, Nadir et Malika sont conviés à une fête grandiose. Nadir présente sa famille à sa fiancée.
Le lendemain, c’est encore jour de fête. Puis les invités rentrent chez eux, mais il reste quand même assez de monde dans la maison pour mettre encore de l’ambiance. Malika est aux anges. La mère et les sœurs de Nadir l’entourent, les autres membres de la famille se montrent très gentils avec elle.
— C’est très émouvant !
— Tu fais désormais partie de la famille !
Il est vrai qu’elle a très peu d’intimité avec son mari, mais elle pense que ce n’est qu’une période d’euphorie et que les choses vont se calmer. Mais il y a trop de monde dans la maison, trop d’enfants pour Malika qui a toujours vécu seule. Elle les trouve charmants mais trop envahissants.
D’ailleurs, Nadir se rend compte de sa gêne.
— Il y a trop de bruit, n’est-ce pas ? Trop de monde…
— Je commence à m’habituer…
— Je pense prendre le dernier étage, il est un peu à l’abandon, mais nous l’arrangerons… Nous pourrons même envisager une entrée individuelle…
— Ta mère voudra ?
— Bien sûr…
— Je ne voudrai pas qu’elle pense que je te sépare d’elle…
— Que vas-tu chercher là ? C’est tout à fait naturel que nous ayons notre foyer…
— Laisse passer encore un peu de temps !
— D’accord… Aujourd’hui, j’emmène âmmi Mahieddine dans son village.
— Je pourrais vous accompagner ?
Nadir est perplexe.
— En principe, une mariée ne doit pas sortir de la maison de son mari pendant huit jours… Au bout de ces huit jours, on organise un repas, et ensuite, elle peut aller où elle veut !
Malika hoche la tête.
— Je vais respecter la tradition.
— Non, non, je crois plutôt qu’on va faire une entorse à la tradition !
— Quoi, tu m’emmènes ?
— Oui !
— Mais ta mère ?
— Je lui expliquerai !
— Si cela doit poser des problèmes, je préfère rester.
— Non, non, on t’emmène !
Nadir va voir sa mère. Malika, de loin, suit la conversion. Elle ne comprend pas ce qu’ils se disent mais elle a l’impression que Zoulikha est irritée. Nadir insiste, puis revient vers sa femme.
— C’est ok !
— Ta mère ne semblait pas très enthousiaste…
— Non, non…
— Je pourrai rester !
— Pas question, tu viens ! (à suivre…)
K. Y.
19 février 2010
Histoire