Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (26e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 25e partie : Trois hommes sollicitent un jeune berger : il s’agit de sorciers qui ont découvert qu’il a le pouvoir de les introduire dans les trésors de la montagne.
Le lendemain, il se réveille encore plus tôt que d’habitude, prend le maigre repas que lui a préparé sa mère et quitte la maison, comme s’il allait faire paître son troupeau. Les trois hommes l’attendent à quelques pas de sa maison.
— je suis prêt à vous suivre !
— n’aie crainte, bientôt, tu seras l’homme le plus riche de la contrée !
Il part avec eux. Ils marchent longuement, puis atteignent les montagnes qui entourent Tlemcen.
— Voilà, disent les hommes, c’est ici !
— c’est une montagne où je viens souvent, dit le jeune homme, je ne lui trouve rien de particulier.
Ils tirent d’une sacoche une fiole de khôl et la lui tendent :
— Voilà, mets du khôl à tes yeux, tu verras alors où se trouve l’or, et la montagne s’ouvrira devant toi !
Le jeune berger fait ce qu’on lui dit.
— que vois-tu ? lui demandent les hommes.
— c’est extraordinaire ! s’exclame-t-il.
Il voit alors, sur un flanc de la montagne, un grand amas d’or.
— c’est de l’or que tu vois ?
— oui !
— Alors mets-toi en face et souhaite fortement que la montagne s’ouvre !
Il se met en face de la montagne et formule ce vœu :
— que la montagne s’ouvre !
Les rochers se fendent aussitôt et on voit apparaître un immense tas d’or.
— l’or !
Les trois hommes se précipitent et chargent leurs montures d’or. Le berger, d’abord hésitant, fait la même chose et la montagne se referme.
— c’est fini !
Mais les hommes ont récupéré un gros tas de lingots.
— nous sommes riches !
Il regarde le jeune homme.
— toi aussi, tu es riche ! Rentre chez toi, nos routes se séparent désormais !
Les trois hommes s’en vont, mais ils ont oublié de récupérer la fiole de khôl. Le berger, lui, rentre chez lui. sa mère s’étonne de le voir revenir.
— tu ne gardes pas les troupeaux ?
— non !
Et il verse ce qu’il a récupéré comme or. La pauvre femme manque de s’évanouir.
— qu’as-tu fait ? Quel voyageur as-tu détroussé !
— je n’ai rien fait de cela !
Et il lui raconte son histoire.
— Vite, quittons la région avant que les hommes ne reviennent pour reprendre le khôl qui montre les trésors (A suivre…)
K. N.
19 février 2010
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