Hassan Shehata sur Dream :
«Le président de la FEHB n’a pas à parler de reprise de relations avec l’Algérie»
Et
par une seconde question qui complète la première : quelle est la
compétition la plus «proche» de ton cœur depuis que tu es à la tête de
l’équipe nationale ? Sans hésiter, il rétorque : «L’Angola bien sûr.
C’est là bas que nous avons gagné deux victoires importantes, la coupe
d’Afrique et d’Algérie pour l’avoir éliminée de la course vers la
finale. Ce sont mes deux plus belles satisfactions pour ne pas dire ma
belle coupe. «Savez-vous pourquoi ?», s’est-il interrogé. «Nous avons
l’Algérie, ceci est d’une valeur inestimable, je dirai même plus
importante que la coupe d’Afrique». «Est-il vrai que vous avez pleuré
après la défaite contre l’Algérie au Soudan ?». «Oui, j’ai pleuré après
la défaite. J’ai pleuré, parce que c’était pour nous impossible que de
se faire battre par cette équipe. Alors qu’auparavant nous avons
réalisé d’excellents résultats notamment, contre le Brésil, le Malawi,
l’Italie et les Etats-Unis. Juste après en Algérie, on s’est fait
battre par 3 à 1, et ce, après une préparation exceptionnelle. Chez
nous, on avait dominé et remporté la victoire par 2 à 0. Cette victoire
était notre qualification au Mondial. Pour nous, les Egyptiens, le
Soudan n’était qu’une simple formalité à remplir. On était mondialiste
mais sur le terrain, après, ce qui s’est passé en se faisant éliminer
de la course vers le Mondial par un seul but, était pour moi, un
calvaire, le souvenir impossible. Ce fût cauchemardesque. Le président
Moubarak est intervenu pour nous remonter le moral et nous demander
d’oublier le Soudan et de penser qu’à l’avenir en l’occurrence, la
coupe d’Afrique. Il était d’un support moral extraordinaire». «Donc,
vous avez pleuré ?». «Oui, j’ai non seulement pleuré, mais je n’ai pas
mis les pieds dehors pendant trois semaines. Je me suis enfermé, je ne
voulais voir personne, ne répondre au téléphone à personne. J’étais
abattu. Rien qu’à entendre notre hymne national, j’avais les larmes aux
yeux. Je revoyais les joueurs, le staff technique, les supporters et le
peuple égyptien. C’est un triste souvenir. Ne pas aller au Mondial».
L’animateur de l’émission ajoute, «que pensez-vous de la déclaration
faite par le président de la Fédération de handball qui souhaite faire
du championnat africain une occasion pour rétablir les relations avec
l’Algérie ?». «Je ne suis pas d’accord. Il n’avait pas à montrer du
doigt l’équipe nationale de football comme source de conflit… Je ne
suis pas d’accord à ce que les relations redeviennent normales sur le
dos du football. Nous sommes les victimes, je ne partage pas la
déclaration du président de la Fédération de handball. Libre à lui,
mais ce n’est pas nous qui sommes fautifs. Ce n’est pas le football qui
est à l’origine de la coupure entre les deux pays. Je souhaite que
cette fête se prolonge dans notre pays… Après la coupe d’Afrique, il
faudrait que ce soit celle du handball, celle du volley-ball et des
autres compétitions sportives à venir». «Revenons sur le match qui nous
avait opposé à l’Algérie en CAN…». «J’étais stressé, particulièrement
lorsque j’avais appris que les Algériens avaient éliminé la Côte
d’Ivoire. Il fallait travailler dur, très dur pour trouver la tactique
à mettre en place pour éviter une élimination. La première consigne que
j’avais donnée à mes joueurs était de jouer calmement et de ne pas
répondre aux provocations des Algériens qui étaient à bout de nerf,
tout faire pour plaire à l’arbitre… J’avais demandé à ce que Belhadj,
Ziani et Halliche soient surveillés de très près. J’ai commencé à
reprendre espoir après le penalty et la sortie de Halliche avec qui
j’ai eu quelques échanges d’appréciations». Plus de cinq heures de
débat pour évoquer sa carrière, ses exploits, ses déceptions, sa vie
privée, ses envies, les propositions reçues… Pendant ce temps et au
même moment, Al Jazeera sport rediffusait la rencontre de la coupe
d’Afrique de l’Angola en présence de ses commentateurs. Une émission
animée par le Tunisien Hichem Khelassi, l’homme pour qui la
qualification de l’Algérie en demi-finale, n’était pas réalisable.
Hichem H.
14-02-2010
14 février 2010
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