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Essais nucléaires français en Algérie : les attentes des victimes algériennes

13 février 2010

Colonisation

Essais nucléaires français en Algérie : les attentes des victimes algériennes

 

50 ans après le premier essai nucléaire français effectué dans le Sahara, la mobilisation des victimes algériennes pour obtenir réparation est relancée. Il faut dire que le souvenir de gerboise bleue, le 13 février 1960, et des autres essais nucléaires est encore vif. En effet, les conséquences sont toujours visibles. Sur l’environnement dans la région de Reggane, mais aussi bien sûr sur les populations qui ont été exposées aux radiations. Parmi elles, les Algériens, civils ou militaires, appelés pour travailler sur les sites français, mais aussi les habitants de la région et leurs descendants qui y vivent aujourd’hui et qui souffrent encore des conséquences de la radioactivité.

 

Mourad Madani est l’un d’entre eux. En 1967, après l’indépendance donc, il est, en tant que militaire, désigné par sa hiérarchie algérienne pour aller faire l’inventaire du matériel militaire laissé sur place après leur départ par les Français. Il avait 30 ans. « Je n’avais pas de protection préalable pour me préserver de la radioactivité. J’ai travaillé un mois à Reggane et un mois à Ainneker, où il y a eu 13 explosions souterraines qui n’étaient pas complètement confinées». Ce n’est qu’une semaine plus tard qu’il ressent des douleurs au pied qui vont s’aggraver lentement. Cinq ans plus tard, il se retrouve handicapé à vie. « Je n’ai fait le rapport avec la bombe que quand un de mes collègues est devenu hémiplégique après avoir travaillé à Reggane », raconte-t-il. Selon ce qu’indique le Comité français de liaison pour la coordination du suivi sanitaire des essais nucléaires français dans un rapport en 2007, 40.000 personnes auraient subi les conséquences de ces essais dans la région.

 

Cet anniversaire intervient alors que la France vient d’adopter une loi sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires en Polynésie et au Sahara. Les modalités de son application sont en cours de négociation entre Alger et Paris. Mais pour les victimes algériennes, cette loi n’est pas satisfaisante et c’est pour cela qu’elles se mobilisent aujourd’hui. En effet, selon des chercheurs algériens, elle ignorerait une partie des victimes en ne considérant que 13 à 18 maladies radio induites susceptibles de donner droit à une indemnisation. « Nous espérons que ce ne sera pas moins de 18, mais par exemple lorsque les Etats-Unis ont indemnisé les victimes de leurs essais sur les îles Marshall, ils ont indemnisé 24 maladies. Car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que les cancers. Il y a aussi des pathologies cardio-vasculaires et ophtalmologiques», explique Ammar Mansouri, chercheur en énergie nucléaire.

 

L’autre sujet de discorde porte sur le nombre d’essais nucléaires effectués. La France, en a reconnu 17. Côté algérien, les chercheurs jugent qu’il fait rajouter 40 essais complémentaires. « 35 ont été réalisés dans des cuves à plutonium, et cinq à Tem Ataram. Il s’agissait d’essai de sécurité et la France a elle même reconnu qu’il y avait eu 6 accidents et des dispersions de plutonium dans la nature. Cela fait donc 57 essais en tout », argumente Ammar Mansouri. Alors, pour lever ses désaccords, il demande l’ouverture des archives classées par la France.

 

L’avocate de certaines victimes, Fatima Benbraham, va plus loin. Elle veut que la France, en plus des indemnisations qui devront être versées à l’Algérie soit jugée pour « crime contre l’humanité » et « crime d’Etat ». En effet, selon elle, la France a ignoré les populations vivant dans la région de de Reggane en affirmant pour valider ses essais que « toute vie état absente de la zone ».

 

Outre les indemnisations des victimes et la prise en charge de leurs soins, les chercheurs algériens souhaitent que la France finance la réhabilitation des sites qui connaissent toujours des niveaux de contaminations importants.

13/02/2010 | 16:28 |

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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Une réponse à “Essais nucléaires français en Algérie : les attentes des victimes algériennes”

  1. Jalal Dit :

    Effectivement la France est dans l’obligation d’indémniser l’Algérie et les personnes touchées directement ou indirectement par l’essai nucléaire qui a détruit beaucoup de chose sur les humains, la nature, l’environnement, la morale, etc…
    La France voit l’Algérie comme un pays colonisé et n’acceptera pas de reconnaitre ses méfaits sur ce peuple.
    Pourtant je connais beaucoup de français courageux qui ont honte de ça et veulent que la France reconnaissent ses bétises humaines.
    J’estime que les responsables algériens ne sont pas à la hauteur (en dehors des slogans) de négocier au même niveau que la France.
    La Diaspora algérienne connait bien le mécanisme de l’Etat français et les rouages, l’Algérie devrait et doit par devoir faire appel à cette diaspora algérienne pour l’aider à monter un dossier complet sur tous les plans pour obliger la France à faire ce que l’Allemagne a fait avec elle, ce que la France a fait avec les juifs etc…
    ils faut créer des associations partout en Algérie et à l’Etranger pour informer la communauté nationale et internationale sur ce dossier et sur aussi la criminimasation de la France sur les crimes qu’elle a commis durant 130 ans et le pillage sans limite qu’elle a réalisé sans HONTE. Aujourd’hui, l’Etat français dit sans honte bue que les allemands, les juifs, les arméniens ne sont pas comme les Algériens… cela veut dire en clair que les algériens ne méritent pas une reconnaissance.
    Je travaille en France comme chercheur, connaissant bien ce pays et sa mentalité.
    L’Algérie doit couper ses relations économiques avec la France (qui profite au maximum sans aucun transfert technologique ou savoir faire)qui considère l’Algérie juste comme un marché sans plus. L’Algérie doit à mon avis montrer ainsi que l’Algérie aide beaucoup la France et non l’inverse. Rester 10 ans sans relations avec eux le fera changer de mentalité et de comportement. Ils ont une sorte de complexe incurable vis à vis des algériens… Donc à bon entendeur salut…mais le peuple doit exiger cette coupure avec la France des responsables algériens (certains sont vraiment des amis de la France, pour leurs intérêts).

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