BILLE EN TÊTE : Quel «sacrifice» !
Mais quelle est donc cette «folie» qui s’est emparée des gens d’Alger, en ce jour proche du ramadhan ?
A Meissonnier, comme un peu partout au niveau des marchés de la capitale, des petites chaînes humaines s’agglutinent aux abords des boucheries. Ce «rush» sur les viandes rouges est des plus étonnants, alors qu’il reste encore pas moins de deux jours «normaux» avant le jeûne. Serait-on donc à ce point effrayé (après l’envolée de la volaille ?) par une vraisemblable hausse du prix du gigot, du collier et des côtelettes, pour en stocker si tôt ? Ou est-ce la probabilité d’une entame du mois sacré un vendredi, journée où la ville est orpheline de ses commerces, qui explique cet «afflux» prématuré ? Bien malin qui pourra répondre. Reste que l’appel du ventre, bien plus que celui du muezzin, a une portée insoupçonnée. Issue du tréfond des entrailles, il transcende toutes les contraintes, toutes les pesanteurs. Même celles, longtemps clamées, d’un porte-monnaie bien léger. Le ramadhan est un mérite et un sacrifice. Il mérite tous les sacrifices. Il faut juste déterminer lesquels.
13 février 2010
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