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Mendiants d’une certaine classe

12 février 2010

Non classé

Mendiants d’une certaine classe

Frange : Il existe un autre type de mendicité moins voyant, beaucoup plus feutré et qui touche une catégorie bien particulière de la population : ce qu’on appelle communément les «hdar».

L’image du «hadri» est généralement flatteuse ; on dit qu’il est poli, tolérant, instruit. Il adore le chaâbi, évite de se faire remarquer et de se mêler de ce qui ne le regarde pas. On dit que la «hadria» est une hôtesse remarquable, une cuisinière hors-pair et une maîtresse de maison irréprochable.
Elle est morte il y a quelques semaines entourée jusqu’à ses derniers moments par l’affection et l’amour des familles «hdar». Même chose pour le jeune. Il est originaire de Tlemcen-ville, «hdar» par excellence et même un modèle d’urbanité. Pour des raisons de travail, il s’est établi à Oran sa famille et lui. Le drame c’est qu’il a perdu son emploi au bout de quelques années.
Il n’a aucune ressource. Sa seule planche de salut est de demander de l’aide et du secours. Il ne frappera pas à n’importe quelle porte comme un vulgaire laissé-pour-compte. Il s’adressera tout particulièrement aux gens bien établis originaires de Tlemcen qui connaissent parfaitement sa famille et son histoire ancestrale. Toujours bien habillé et aux petits soins. Sur cette image légèrement surfaite se superpose dans l’imaginaire populaire une autre image, tout aussi exagérée que la première à savoir que le «hdar» est riche ou tout au moins au-dessus du besoin.
C’est faux. C’est même une grossière erreur dans la mesure où la pauvreté et la précarité font des victimes dans toutes les couches de la société que l’on soit «hdar» ou paysan, citadin ou villageois. Mais la différence entre le mendiant originaire, le mendiant lambda «hdar» (ou «hadri» les deux termes sont utilisés) est que ce dernier, par pudeur autant que par discrétion, ne réclame pas publiquement l’aumône, il est tout simplement pris en charge par sa communauté.
Ces deux exemples d’un homme et d’une femme issus de deux régions différentes, toutes deux de tradition hdar, en sont la parfaite illustration. Cette femme dont on ne dévoilera pas l’identité, bien sûr, a toujours vécu à Mostaganem. Elle y est même née. Son enfance a toujours été bercée par les flots de la mer, les qeçayed de Maâzouz Bouadjadj, les poèmes religieux de Sidi Lakhder et surtout la plage de Kharouba où se rencontrent chaque été toutes les grandes familles de la ville dont certaines ont quatre siècles d’existence dans la cité. Elle est sans enfant et lorsque son mari meurt ce seront ses enfants d’un premier lit qui hériteront de la maison. Pour lui éviter les dangers de la rue auxquels elle n’est pas habituée, de grandes familles la prennent entièrement en charge, chacun à son tour. Elle va de l’une à l’autre au gré de ses désirs, quand elle le veut, et au moment qu’elle choisit. Elle y est toujours reçue avec plaisir, elle fait partie de la cellule des parents, on l’appelle même tata…

Le miracle

I. Z.

n Pour cacher sa misère, elle met un vieux haïk tout fripé. Elle a entre 65 et 75 ans, peut-être davantage. Elle occupe les premières marches de la mosquée «Ar Rahman» au centre-ville d’Oran face au lycée Lotfi depuis des années. Elle ne tend pas la main, elle ne réclame aucune obole. Elle remercie par quelques prières ceux qui lui font la charité. Depuis un mois, elle a totalement disparu des lieux. Inquiets, de nombreux fidèles ont demandé de ses nouvelles. Ce sera le gardien du parking qui éclaircira le mystère : un richissime entrepreneur lui aurait remis un gros chèque à condition de ne plus la voir dans les parages.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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