C’est une déclaration qui risque de faire beaucoup de bruit dans un contexte de tensions entre Alger et Paris. Pour la première fois, un ministre en exercice accuse publiquement la France de s’intéresser uniquement à ses intérêts financiers en Algérie.
« Je suis au regret de dire que notre partenaire français aime bien le marché algérien. Il adore l’argent des Algériens, mais il n’aime pas autant les Algériens », a déclaré jeudi El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, lors d’un point de presse au Centre national du registre de commerce (CNRC).
M. Djaâboub a dénoncé l’octroi au compte goûte des visas aux algériens. « Il est honteux que des algériens, qui ont importé 6 milliards de dollars en 2009 de la France, soient mis parmi les ressortissants des pays à risque. Non seulement, ils nous dépouillent de notre argent mais ils nous déshabillent également. Ils nous déshabillent dans le sens propre du mot », a-t-il ajouté soulignant que cette politique s’inscrit dans le cadre « d’un accord dit stratégique » (accord d’association Algérie-Union européenne).
Selon lui, il est inacceptable que des hommes d’affaires algériens donnent rendez-vous à leurs partenaires français à Tunis pour pouvoir conclure des marchés faute de visas. « En même temps, hommes d’affaires européens circulent librement et sans passeport dans l’espace Shengen », a-t-il soutenu.
11/02/2010 | 19:03 |
12 février 2010
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