Écrivains francophones
Ils se sont imposés
Par Yacine Idjer
Constat : Le cercle littéraire français voue un intérêt de plus en plus manifeste aux auteurs étrangers écrivant en langue française.
Cet intérêt, que ne manquent pas de relever les médias français, s’illustre par la reconnaissance de ces étrangers en tant que porteurs d’une littérature poétique nouvelle.
L’on voit ainsi Assia Djebar accédant, en 2005, au prestigieux fauteuil de l’Académie française, gardienne par excellence de la langue française, et l’on voit aussi Yasmina Khadra remportant, en 2008, le prix France Télévision Roman pour Ce que le jour doit à la nuit, distinction certes pas aussi prestigieuse que le Goncourt ou le Renaudot, mais significative et qui vient, néanmoins, s’ajouter à d’autres, tels le prix du meilleur polar francophone de Montigny, en 2004, pour La Part du mort, le prix Découverte Figaro Magazine -Fouquet’s, en 2005, pour L’Attentat. Ce même roman a remporté d’autres prix, à savoir le prix des Lecteurs du Télégramme – Prix Jean-Pierre Coudurier, le prix Tropiques, le prix Littéraire des Lycéens et Apprentis de Bourgogne.
D’autres auteurs francophones d’origines étrangères se démarquent, eux aussi, par leurs écrits, en remportant des prix et en accédant, du coup, à une reconnaissance littéraire d’envergure francophone. Ainsi, le monde littéraire français a décerné, en novembre 2008, deux principaux prix, le Goncourt et le Renaudot, à l’Afghan Atiq Rahimi (Goncourt) pour Syngué Sabour , son premier roman écrit en français, et au Guinéen Tierno Monénembo (Renaudot) pour Roi de Kahel, dans lequel il revisite l’histoire coloniale – il est à rappeler que, depuis dix ans, trois auteurs africains ont décroché le Renaudot : l’Ivoirien Amadou Kourouma, Alain Mabanckou et Tierno Monénembo.
D’autres auteurs comme l’Américain Jonathan Littell, prix le Goncourt, pour Les Bienveillantes, ou la Franco-Canadienne Nancy Huston, prix Femina, pour Lignes de faille… figurent parmi ces auteurs-lauréats que les jurys littéraires ont salués pour leur talent, leur imaginaire et leur sensibilité. Autant d’auteurs étrangers ayant la langue française en partage, soit par choix, soit par «le fait de l’histoire», comme le soulignait Mabanckou, qui s’inscrivent dans une longue lignée d’auteurs étrangers consacrés pour leur seul talent littéraire. Ils deviennent référence et figures de proue des milieux littéraires français. Et c’est un fait. Cela revient à dire que les milieux littéraires français font davantage preuve d’ouverture à ce qui se fait ailleurs. En découvrant ce que font des auteurs prometteurs, ils affichent un engouement pour le roman français d’origine étrangère. Et c’est ainsi que leur curiosité est aiguisée, et leur intérêt pour des auteurs venus d’ailleurs accru de jour en jour. Cet intérêt est d’autant plus marqué quand il s’agit d’auteurs partageant avec eux un point commun aussi important que la langue.
Y.I.
12 février 2010
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