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Difficile de distinguer les nécessiteux des escrocs Mendicité : mode d’emploi

12 février 2010

Non classé

Difficile de distinguer les nécessiteux des escrocs
Mendicité : mode d’emploi
Par Imaad Zoheir

Difficile de distinguer les nécessiteux des escrocs Mendicité : mode d’emploi fgpiz8

Nous n’avons nulle intention dans ce dossier (et encore moins la prétention) de décortiquer et d’analyser les causes profondes qui ont amené des milliers d’hommes et de femmes et même des enfants à mendier dans les rues, à investir les places publiques pour tendre la main. Nous laissons ce soin aux économistes qui ont de bonnes raisons de croire que ce phénomène est lié à une précarité qui gagne des pans entiers de notre société. Notre souci est de montrer que ce fléau s’adapte parfaitement au mode de vie actuel…

Terminé l’archétype de l’aveugle ou de l’éclopé qui officient matin et soir dans le même quartier, parfois à la même place en débitant la même litanie. A force de battre le pavé, certains ont fini par faire partie du décor et du mobilier urbain. Comme ce quinquagénaire qui a demandé l’aumône pendant trente ans à Oran, au niveau des mêmes feux rouges. Les automobilistes se sont tellement habitués à sa présence que le jour de sa disparition, un journal local à grand tirage lui faisait l’honneur de ses colonnes.
Ensuite, le phénomène, comme on va le voir, est de moins en moins fixe et de plus en plus mobile. On mendie là où il y a foule. Et pour être sûr que l’opération rapporte, on fait appel non plus à la pitié, comme cela avait cours avant, mais à la solidarité.
Cela en général passe mieux et fait vraisemblable. Toutes les difficultés supposées de la vie ont cours pour attirer la sympathie des passants. Et pour mieux les ferrer, on écrit ces «malheurs» sur un bout de carton en français et en arabe pour attirer l’attention.
Les motifs sont diverss et variés. Celui-ci réclame une obole pour prendre le train et rentrer chez lui dans une wilaya très éloignée, celui-là, ordonnance à l’appui, prétend qu’il n’a pas un sou pour acheter les médicaments prescrits par le médecin. Cet autre va jusqu’à pleurer à chaudes larmes, quand il ne peut pas faire autrement pour s’allier les bonnes âmes en général sensibles aux déconvenues de leurs semblables.
Une femme entre deux âges, munie d’une pancarte à l’écriture approximative, affirmait à qui voulait l’entendre il y a quelques jours, que Sonelgaz lui avait coupé l’électricité pour défaut de paiement et qu’elle vivait depuis deux jours dans le noir. Le coup des enfants mal habillés qu’on exhibe pour montrer l’étendue de sa détresse ne faisant plus recette, des mendiants décidément fin psychologues, utilisent aujourd’hui la dernière «carte» qui reste du registre familial. «La saisie par huissier» pour raison de pension alimentaire non versée.
Et le bobard fait mouche à chaque fois. Est-il possible en l’état actuel des choses de faire la différence entre un vrai pauvre dans le besoin et un faux pauvre dont c’est la profession de mendier. La réponse est difficile tant la misère s’est généralisée.
Il y a cependant des vrais pauvres parfaitement bien habillés qui cachent leur dénuement par pudeur et qui refusent par fierté de tendre la main pour susciter la pitié. Il y a de vrais pauvres qui n’ont presque rien à se mettre sur la peau et que les nécessités de la vie ont forcé à mendier.
Il y a de faux pauvres qui sont à la tête de petites fortunes, qui possèdent même une villa (à Relizane pour ne pas les nommer) et qui pourtant ne peuvent s’empêcher de crier publiquement à la détresse. Il s’avère presque impossible de séparer, dans ce cas de figure, le bon grain de l’ivraie.

I.Z.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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8 Réponses à “Difficile de distinguer les nécessiteux des escrocs Mendicité : mode d’emploi”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Le vrai et le faux

    Adaptation n Face à une population en perpétuel mouvement, presque jamais en place, les mendiants ont été obligés de se faire à la nouvelle carte sociale de cette «transhumance».

    Ils opèrent là où il y a foule, là où les fans se regroupent, là où la masse est importante. Et spécialement dans les lieux où l’on est plus sensibles à la misère qu’ailleurs. Les cimetières par exemple. Ils en sont pleins les vendredis matin, il y a des mendiants dans chaque carré. Par respect des lieux, ils n’élèvent pas la voix, mais tendent une main muette à qui veut bien la remplir. Les hôpitaux aussi, du moins les CHU qui drainent quotidiennement du monde, beaucoup de monde.
    Pour le repos éternel d’un proche ou pour sa prompte guérison, de nombreux visiteurs n’hésitent pas à mettre la main à la poche. Selon des sources locales très fiables, il y aurait, certains vendredis, plus de mendiants au nouveau cimetière de Mostaganem, sur la route de Relizane, que de familles venues se recueillir sur la tombe d’un parent. Ce sont peut-être les mosquées qui attirent de plus en plus de mendiants, les vrais comme les faux.
    Certains parmi eux, les hommes surtout — poussent l’audace jusqu’à y pénétrer juste après la prière pour prendre à témoin tous les fidèles sur leur malheur passager. Quelques-uns se sont carrément partagé des secteurs «stratégiques» comme les gares routières par exemple où les gares de chemin de fer, même les stations de taxi interwilayas n’en sont pas exemptés. Curieusement, seuls les aéroports échappent au phénomène. Avez-vous vu des mendiants faire la manche, dans un aéroport, quel qu’il soit ? Les stades aussi, les terrains de jeux, les piscines, les salles des fêtes, les entreprises, les écoles, les universités.
    Curieusement, mais des mendiants sédentaires et casaniers existent.
    Ils ne bougent pratiquement jamais deÒ‹ chez eux. Non pas qu’ils soient malades, mais ils laissent le soin au bouche-à-oreille du quartier de faire la «publicité» pour eux.
    C’est bientôt toutes les bonnes volontés de la ville qui leur rendent visite pour les aider, qui par un couffin de fruits et légumes, qui par des vêtements en général usagés, qui, enfin, par un peu d’argent. A l’inverse de ces miséreux qui vivent grâce à la charité des autres et qui ne dérangent personne, d’autres mendiants, en revanche, font du porte-à-porte et passent dans tous les immeubles des cités.

    I.Z.

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    Nouveau look, nouvelles méthodes

    Evolution n Ce siècle apparemment est à la vitesse. Tout le monde bouge y compris les mendiants. Certains parmi eux ont fait de la charité une profession.

    Comme cette femme à l’Ouest du pays que débarque, chaque matin, de bonne heure, son mari dans une ville voisine où ils ne sont pas connus. Pendant que son mari travaille dans une entreprise, l’épouse vêtue de hidjab pour la circonstance, mendie adossée au mur, sur le trottoir d’une grande avenue. Le soir, son mari la récupère toujours en voiture et la journée, à l’évidence, est toujours bien remplie puisque l’épouse ne rentre jamais les mains vides.
    Certaines mendiantes évitent par précaution d’opérer dans le même quartier surtout quand il s’agit d’une grande ville. Elles changent d’endroits toutes les semaines. Souvent, elles se déplacent de ville en ville dans la même wilaya pour se faire «oublier» dans l’une et se «faire» de nouveaux «clients» dans l’autre.
    A force de jouer au simplet un peu darwich sur les bords, un mendiant qui «officiait» dans le quartier huppé de Hydra à Alger où on a fini par le découvrir sous son vrai jour, a tout simplement changé de wilaya puisqu’il joue aujourd’hui la même comédie à Oran.
    L’idéal pour un mendiant quand il a toutes ses facultés, et c’est le cas de tous pratiquement, c’est de pouvoir toucher le maximum de gens dans le minimum d’espace et ce, tous les jours. Cette quadrature du cercle, quelqu’un pourtant l’a résolue : il a une quarantaine d’années, il est bien portant et vraisemblablement très intelligent. Son procédé est très simple : il prend le train à la gare de Blida, paie bien sûr sa place en deuxième puis passe dans tous les wagons pour demander l’aumône. Aucun compartiment n’est oublié pas même le wagon restaurant.
    Et comme il y a toujours des âmes sensibles, il terminera sa course à Khemis Miliana avec un joli pactole qui lui permettra de faire ses emplettes, couffin à la main en attendant le prochain train de retour sur Blida.
    Et dans ce train évidemment il répétera la même opération. Résultat des courses une fois rentré à la maison : un couffin rempli de provisions et une poignée de pièces de monnaie qui lui permettront de tenir jusqu’au lendemain.
    De jeunes chômeurs se sont apparemment inspirés de cet exemple, mais au lieu de tendre la main, ils proposent aux voyageurs dans les deux sens café chaud, thé, gâteaux casse-croûte, cigarettes et mouchoirs de poche. Aucune loi n’interdit ce genre de pratique et les contrôleurs compatissants ferment souvent les yeux, l’essentiel est que ces itinérants aient un billet de voyage en bonne et due forme. Quant à la mendiante rurale, qui existe, elle aussi, elle s’achemine de plus en plus vers une espèce de «spécialisation».
    La charité dans les cafés du village ne nourrissant pas son homme, de nombreux «professionnels» de la manche ont carrément opté pour les souks hebdomadaires qu’ils suivent de commune en commune durant toute l’année. Il viendra peut-être un jour, qui sait, où ils demanderont l’aumône… par Internet.

    I. Z.

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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    Mendiants d’une certaine classe

    Frange n Il existe un autre type de mendicité moins voyant, beaucoup plus feutré et qui touche une catégorie bien particulière de la population : ce qu’on appelle communément les «hdar».

    L’image du «hadri» est généralement flatteuse ; on dit qu’il est poli, tolérant, instruit. Il adore le chaâbi, évite de se faire remarquer et de se mêler de ce qui ne le regarde pas. On dit que la «hadria» est une hôtesse remarquable, une cuisinière hors-pair et une maîtresse de maison irréprochable.
    Elle est morte il y a quelques semaines entourée jusqu’à ses derniers moments par l’affection et l’amour des familles «hdar». Même chose pour le jeune. Il est originaire de Tlemcen-ville, «hdar» par excellence et même un modèle d’urbanité. Pour des raisons de travail, il s’est établi à Oran sa famille et lui. Le drame c’est qu’il a perdu son emploi au bout de quelques années.
    Il n’a aucune ressource. Sa seule planche de salut est de demander de l’aide et du secours. Il ne frappera pas à n’importe quelle porte comme un vulgaire laissé-pour-compte. Il s’adressera tout particulièrement aux gens bien établis originaires de Tlemcen qui connaissent parfaitement sa famille et son histoire ancestrale. Toujours bien habillé et aux petits soins. Sur cette image légèrement surfaite se superpose dans l’imaginaire populaire une autre image, tout aussi exagérée que la première à savoir que le «hdar» est riche ou tout au moins au-dessus du besoin.
    C’est faux. C’est même une grossière erreur dans la mesure où la pauvreté et la précarité font des victimes dans toutes les couches de la société que l’on soit «hdar» ou paysan, citadin ou villageois. Mais la différence entre le mendiant originaire, le mendiant lambda «hdar» (ou «hadri» les deux termes sont utilisés) est que ce dernier, par pudeur autant que par discrétion, ne réclame pas publiquement l’aumône, il est tout simplement pris en charge par sa communauté.
    Ces deux exemples d’un homme et d’une femme issus de deux régions différentes, toutes deux de tradition hdar, en sont la parfaite illustration. Cette femme dont on ne dévoilera pas l’identité, bien sûr, a toujours vécu à Mostaganem. Elle y est même née. Son enfance a toujours été bercée par les flots de la mer, les qeçayed de Maâzouz Bouadjadj, les poèmes religieux de Sidi Lakhder et surtout la plage de Kharouba où se rencontrent chaque été toutes les grandes familles de la ville dont certaines ont quatre siècles d’existence dans la cité. Elle est sans enfant et lorsque son mari meurt ce seront ses enfants d’un premier lit qui hériteront de la maison. Pour lui éviter les dangers de la rue auxquels elle n’est pas habituée, de grandes familles la prennent entièrement en charge, chacun à son tour. Elle va de l’une à l’autre au gré de ses désirs, quand elle le veut, et au moment qu’elle choisit. Elle y est toujours reçue avec plaisir, elle fait partie de la cellule des parents, on l’appelle même tata…

    Le miracle

    I. Z.
    n Pour cacher sa misère, elle met un vieux haïk tout fripé. Elle a entre 65 et 75 ans, peut-être davantage. Elle occupe les premières marches de la mosquée «Ar Rahman» au centre-ville d’Oran face au lycée Lotfi depuis des années. Elle ne tend pas la main, elle ne réclame aucune obole. Elle remercie par quelques prières ceux qui lui font la charité. Depuis un mois, elle a totalement disparu des lieux. Inquiets, de nombreux fidèles ont demandé de ses nouvelles. Ce sera le gardien du parking qui éclaircira le mystère : un richissime entrepreneur lui aurait remis un gros chèque à condition de ne plus la voir dans les parages.

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  4. Artisans de l'ombre Dit :

    Chasse à la fausse mendicité
    La carotte ou le bâton
    Par Assia Boucetta

    Alger est devenue, à l’instar de toutes les autres grandes villes du pays, la destination de nombreuses personnes en quête de gain facile. Et quoi de mieux que la mendicité pour se faire de l’argent sans le moindre effort. Des images effarantes agressent l’œil et traduisent l’ampleur prise par ce phénomène longtemps occulté. L’extrême pauvreté des uns profite aux professionnels de la mendicité, d’où la difficulté de distinguer les vrais des faux nécessiteux. Le phénomène a atteint un stade où l’implication de toutes les parties, notamment la société civile, les associations, les collectivités locales et autres administrations sont plus que sollicitées…

    A. B.

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  5. Artisans de l'ombre Dit :

    Un phénomène banalisé

    Causes n La dégradation de la situation sociale n’explique pas, à elle seule, l’ampleur prise par la fausse mendicité.

    La rupture opérée avec la planification de l’Etat après trente ans de socialisme y est certainement pour quelque chose. Pour certains, c’est même une certitude, cette politique d’assistanat a entraîné dans son sillage une culture du gain facile chez de nombreux Algériens.
    Par le passé, la mendicité organisée était réduite à la communauté des Beni Hadjres dans la wilaya de M’sila. Ses membres se déplaçaient, à longueur d’année, par tribus entières, dans toutes les régions du pays. Une fois leur camp installé, elle se vouait entièrement à la mendicité.
    Pendant un à deux mois, selon les saisons, les Beni Hadjres parcourent tous les recoins de la ville choisie pour leur campement, sollicitant la générosité de la collectivité. C’est donc un choix culturel qui remonte à des générations, contrairement à ce qui est visible aujourd’hui.
    En effet, le fléau a pris une nouvelle tournure qui pourrait s’assimiler à une perte de repères touchant toutes les franges de la société. Ce qui était jadis une forme d’expression d’une générosité ancestrale, s’est transformé en escroquerie planifiée.
    Peu importent les moyens utilisés pour amadouer les cœurs les plus sensibles, l’important c’est le gain. A chacun son stratagème et sa technique. Si certains préfèrent les enfants en bas âge pour susciter la compassion des gens, d’autres choisissent de déambuler avec des personnes handicapées ou carrément exposer leur infirmité, histoire d’attendrir les passants. Les plus en vogue aujourd’hui sont ces personnes venues, soi-disant, de l’intérieur du pays, sans argent et qui ont besoin d’aide pour retourner dans leur ville d’origine. Elle est visible et omniprésente, cette mendicité professionnelle que l’on rencontre à chaque coin de rue.
    Dans les bus, les trains, les mosquées, à l’entrée des cimetières, elle est là, narguant tous les dispositifs annoncés par les autorités.
    Même les autoroutes n’y échappent pas. Les automobilistes empruntant l’autoroute de l’est d’Alger auront certainement remarqué ce groupe de femmes qui se manifestent à chaque ralentissement de la circulation pour demander l’aumône. Celles-ci sont, à en croire les témoignages des usagers de ce tronçon, récupérées, à la tombée de la nuit, en attendant une autre journée de travail.
    Tout compte fait, le phénomène s’est presque banalisé. Les pouvoirs publics sont à cet effet interpellés pour mettre fin à ce fléau en sanctionnant les manipulateurs et en soulageant ceux qui sont réellement dans le besoin.

    A.B.

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  6. Artisans de l'ombre Dit :

    Une loi dissuasive

    Investigation n Le ministère de la Solidarité nationale entend lancer, cette année, une enquête à même de mettre à nu les dessous des réseaux de mendicité.

    A cet effet, une enveloppe de l’ordre de 20 millions de dinars a été débloquée.
    La mendicité en milieu social serait, ainsi, traitée dans tous ses volets dans cette enquête qui touchera tout le territoire national. Le département de Djamel Ould Abbas compte mobiliser d’importants moyens matériels et humains pour la réalisation de ce travail tant attendu par les spécialistes. Ces derniers semblent enfin être pris en compte puisque des psychologues, des sociologues et des médecins, relevant du secteur, seront associés à ce projet. Les enquêteurs feront également appel au concours des différents secteurs liés de loin ou de près à ce fléau, mais aussi au mouvement associatif, aux élus, ainsi qu’à la société civile. Ces acteurs vont devoir se pencher sur les causes et effets de la mendicité en définissant clairement les catégories sociales qui s’adonnent à cette activité par nécessité.
    Par ailleurs, ils mettront en exergue les réseaux responsables de la propagation du phénomène. Toujours dans l’objectif d’éradiquer la mendicité, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger a promis de relancer les programmes entérinés dans ce cadre par l’Etat.
    Il s’agit, en l’occurrence, du programme de lutte contre la pauvreté adopté en l’an 2000. L’Etat avait aspiré, rappelons-le, à mettre en place, à la faveur de ce dispositif, une cartographie nationale de la pauvreté et la prise en charge des catégories précaires de la société dont les plus touchées restent les enfants. L’augmentation annoncée de l’Allocation forfaitaire de solidarité (AFS) semble, d’ailleurs, entrer dans ce cadre. Les bénéficiaires verront depuis le mois de février leurs pensions revues à la hausse, soit 3 000 DA au lieu de 1 000 DA. Cette majoration concernera environ 750 000 personnes démunies bénéficiaires de l’AFS en plus de 60 000 femmes veuves ou divorcées ayant à charge des enfants en bas âge. La révision de cette pension intervient alors qu’un projet de loi modifiant et complétant le code pénal est en cours d’élaboration.
    Il propose la criminalisation de la traite des personnes dont les auteurs sont passibles d’une peine allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement et une amende de 2 000 DA.
    Selon le projet, est considéré comme crime tout recours à la force ou à d’autres formes de contrainte à des fins d’exploitation. Cette dernière comprend, entre autres, l’exploitation d’autrui dans la mendicité, le travail ou service forcé, la servitude…

    A. B.

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  7. Artisans de l'ombre Dit :

    Chlef, Constantine, Tizi Ouzou aux aguets

    Dispositifs n De nouvelles mesures, alliant identification et prise en charge des catégories sociales vulnérables, sensibilisation et sanctions, ont été prises.

    Les représentants de la société civile, de la Protection civile, de la direction des affaires religieuses et de la sûreté de la wilaya de Chlef ont opté pour un recensement général de tous les mendiants de la ville. Cette mesure a pour objectif d’identifier aussi les sans domicile fixe et les malades mentaux.
    Loin des mesures théoriques, les communes ont été, à la faveur de cette décision, appelées à mettre en place des comités communaux en vue de prendre en charge cette catégorie. La Direction de l’action sociale (DAS) locale a, au préalable, pris le soin de réaliser un documentaire sur les personnes établies sur la voie publique, comptant exclusivement sur les dons pour survivre.
    Les raisons évoquées par ces dernières tournent toutes autour de leur situation sociale en mettant en relief, notamment, le chômage prolongé. Mais le recours à la mendicité peut aussi être entraîné par l’éclatement de la cellule familiale, un handicap ou une maladie mentale.
    Il n’en demeure pas moins que ces causes ne sont pas les seules à encourager la hausse constante de cette adversité. C’est ce qu’ont déclaré les spécialistes de la Direction de l’action sociale de la wilaya de Constantine, qui déplorent «une certaine complaisance des institutions concernées par la lutte contre cette pratique».
    En 2008, la DAS de cette wilaya a recueilli 90 personnes dans les rues qui, faute de revenu et à cause de l’éloignement de la famille, font de la mendicité leur métier.
    Des plaintes ont, par ailleurs, été déposées contre des parents qui exploitaient leurs enfants en les poussant à mendier. A l’issue de cette action, pour le moins inhabituelle, six enfants âgés de 1 à 15 ans ont été retirés à leurs parents dans cette ville. Les victimes ont été placées dans des établissements pour enfants assistés, sur décision du juge des mineurs. Le phénomène a, donc, atteint un degré à la limite du supportable d’où la décision de la DAS de constituer une équipe chargée d’effectuer des tournées régulières à travers les quartiers. Leur rôle est de sensibiliser et de porter assistance aux personnes souffrant de troubles psychologiques.
    Dans cette même perspective, la wilaya de Tizi Ouzou a lancé, au mois de novembre dernier, une enquête pour l’identification des personnes de cette catégorie. Ce travail d’investigation, bien qu’il englobe les sans domicile fixe (SDF) et autres personnes se trouvant en détresse ou en danger moral, a ciblé plus particulièrement les mendiants.
    Selon un bilan provisoire, arrêté à la mi-janvier par les autorités de la wilaya, pas moins de 71 adultes et enfants s’adonnent à la mendicité. Dans ces statistiques figurent 14 mineurs et 48 femmes dont 32 utilisent leur progéniture pour solliciter la charité des citoyens.
    Les enquêteurs n’écartent pas, cependant, «l’hypothèse d’un parrainage de ces mendiants par des tiers». Les responsables de la DAS de Tizi Ouzou comptent, en outre, emboîter le pas à leurs confrères de la wilaya de Constantine. En plus de la prospection qui va se poursuivre en vue d’établir les besoins des mineurs «en situation de rue», ils évoquent la possibilité de saisir le juge des mineurs au sujet de certains cas.

    A. B.

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  8. Artisans de l'ombre Dit :

    Oran
    De nouvelles méthodes de lutte

    Outil n Des caméras de surveillance pour lutter contre la fausse mendicité et l’exploitation des enfants par les quémandeurs ont été installées.

    Une première dans la ville d’Oran qui connaît comme toutes les grandes villes du pays un afflux de mendiants utilisant des enfants. Les caméras ont été installées dans les différents quartiers de la ville dont ceux qui sont devenus le territoire des faux mendiants.
    Ce dispositif a été motivé, selon la police, par le fait que le fléau a pris une telle ampleur qu’il est devenu quasiment un métier pour certains. Ces professionnels, qui ont choisi ce mode de vie, ont acquis l’habileté qui leur permet de gagner la magnanimité des citoyens.
    Ces caméras auront certainement le mérite dans quelque temps de dévoiler toutes les formes que revêt la mendicité aujourd’hui.
    En effet, quelques jours seulement après leur installation, la section chargée de la protection de l’enfance de la sûreté de wilaya a interpellé une mendiante âgée de 34 ans. A l’apparence apte au travail, elle utilise ses deux enfants âgés respectivement de 7 ans et 10 mois pour faire la manche. A la grande surprise de tout le monde, la mise en cause avait 7 250 DA en sa possession.
    La somme serait vraisemblablement engrangée lors d’une seule journée de travail. La jeune maman originaire de la ville d’Arzew exposait ses deux enfants à tous les dangers de la rue, relève la sûreté de wilaya. Une affaire similaire a été dévoilée dans le cadre du recours aux données fournies par ces caméras. Il s’agit d’une jeune fille âgée à peine de 18 ans qui exploitait ses deux frères et le fils de l’une de ses voisines dans la mendicité. Elle entame sa journée, selon les images fournies par cet outil technologique, par un changement de look à même de persuader les passants de son extrême pauvreté. Ce stratagème lui a permis d’empocher 1 300 DA en une seule journée sans aucun effort si ce n’est de clochardiser des innocents privés de leur enfance. Au moment de son interpellation, la jeune fille s’apprêtait à se refaire une beauté avant de regagner son domicile.
    Ces comportements et bien d’autres sont à l’origine de cette initiative qui mérite d’être généralisée aux 48 wilayas du pays afin de maîtriser ce fléau social qui a le vent en poupe.

    A. B.

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