Au secours, mon fils a raté son trimestre
Bientôt les vacances et votre enfant, pourtant si doué, est en voie de rater son deuxième trimestre. Pas de panique, analysez la situation avec lui.
« J’ai mis à sa disposition tous les moyens, dont Internet et des cours de soutien dans presque toutes les matières. Malgré cela, il n’arrive pas à avoir de bons résultats. » Comme beaucoup de parents, Nadia, mère de quatre enfants, n’est pas satisfaite des notes obtenues par son fils, en troisième année moyenne. Alors que le deuxième trimestre n’est pas encore terminé, vous voyez depuis quelques mois ses notes dégringoler. Comment réagir ?
Dédramatisez. « L’échec scolaire ne signifie guère que l’élève est idiot, souligne Ali Larguet Ali, magister en sciences éducatives et enseignant au centre universitaire Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Tout élève possède une forte énergie qui doit juste être exploitée. » Selon lui, « l’enfant doit juste comprendre l’importance des études. » Une moyenne n’est pas un niveau sur l’échelle de Richter indiquant la fin du monde en dessous de 10. « Les parents doivent absolument faire un travail sur eux-mêmes pour ne pas culpabiliser, affirme un ancien proviseur de collège. Un trimestre raté ne signifie pas une scolarité fichue. De plus, la vie d’un individu n’est pas liée à 100% au parcours scolaire. » De même, essayez de ne pas comparer votre enfant à un frère aîné ou à un cousin et acceptez-le tel qu’il est. « N’écoutez pas non plus les gens de votre entourage qui prétendent tous que leur progéniture est première de la classe, conseille-t-il. On se demande toujours où sont les derniers. Il faut savoir que les parents aiment afficher la réussite scolaire de leurs enfants… »
Faites le point avec votre enfant. « A partir de la troisième, les parents sont incapables de déterminer tout seuls quelles sont les raisons d’un mauvais départ », assure le proviseur. S’il n’apprend pas ses leçons, vous ne pourrez rien y faire. S’il a un problème d’organisation, aidez-le à planifier ses journées. « Avec les plus paresseux, établissez un contrat de travail minimal. Que les devoirs soient faits au moins sans télé si la musique est indispensable. » Conseillez-lui de commencer par les matières difficiles ou par celles qu’il n’aime pas ou qui exigent un gros effort de réflexion et de finir par les plus faciles.
Demandez-lui d’apprendre la leçon avant de commencer un exercice. Pour le rendre plus autonome et l’inciter à revoir ses leçons par lui-même, lui apprendre plusieurs fonctions : vérifier si on a bien compris tous les éléments de la leçon, mémoriser les connaissances afin de les réutiliser quand on en a aura besoin et prendre l’habitude d’entraîner sa mémoire. Soyez ferme : au collège, les profs attendent des élèves qu’ils apprennent leurs leçons mais ils ne le demandent presque jamais. En fin de quatrième année primaire, apprendre ses leçons doit être devenu un réflexe.
Investissez-vous dans votre rôle de parent d’élève. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec le professeur principal. « Dès la première année moyenne, l’enfant peut déjà assister à cette discussion. Devant une situation d’échec, il va naturellement faire l’autruche, se dire que ce n’est pas bien d’avoir de mauvaises notes et qu’on ne va plus l’aimer. Il est donc très important de l’impliquer et de le rendre acteur de sa scolarité. » Une enseignante du primaire, qui reconnaît que « le programme est beaucoup trop chargé et qu’il dépasse le niveau des élèves, incapables de suivre convenablement les cours », conseille même aux parents de les suivre attentivement à la maison.
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12 février 2010
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