Ainsi va la vie
Derrière le mensonge (29e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 28e partie : Tahar montre, encore une fois, à Lila que c’est par intérêt qu’il a épousé Rabéa. Il lui avoue aussi que trois sur ses quatre diplômes sont faux.
Dans sa chambre, cette nuit-là, elle se rappelle, dans le détail, tous les propos de Tahar. Il lui a d’abord dit qu’il l’aime. Sa déclaration résonne encore à son oreille :
«je t’aime !»
Il est vrai qu’elle a ressenti un certain trouble et qu’elle n’a pu s’empêcher de se souvenir de ce jeune homme qui était vraiment amoureux d’elle.
Elle ferme les yeux. Tahar, dans le parc, non loin de la faculté, lui tient la main. Elle tremblait de tout son corps et elle voulait reculer, mais elle ne pouvait pas. Il s’est alors baissé vers elle et lui a murmuré à l’oreille :
«je t’aime !»
Plusieurs années ont passé, mais ce souvenir est resté vivace dans sa mémoire. Mais ce n’est qu’un souvenir. Elle a été troublée, mais cela n’a pas été suivi par la douce émotion de deux êtres qui s’aiment. Elle serre les poings.
«comme je le hais !»
Mais lui, lui… Est-il vraiment sincère ? L’aime-t-il réellement ? Ou ne serait-ce que le désir qui le fait parler ?
Il lui offre son appartement… Il est vrai qu’il est coquet et qu’une maîtresse serait traitée comme une reine. Mais elle lui a bien fait comprendre qu’elle n’est pas le genre de femme qu’il rêve de posséder.
«Epouse-moi», lui avait-elle dit.
Elle s’attendait à sa réponse, elle savait qu’il ne renoncerait pas à son train de vie, à son poste, à ses enfants !
Elle a presque été émue quand il lui a parlé de ses enfants, puis elle a découvert que ce sont les intérêts matériels qui le guident.
La villa, son train de vie, son poste !
Elle serre les poings. Ah comme elle voudrait s’attaquer à tout ce qui lui est cher, comme elle voudrait lui faire mal…
Elle a mal à la tête. Elle se lève pour prendre un comprimé. Elle n’allume pas, elle ne fait pas de bruit, mais cela n’empêche pas sa mère de l’appeler, de sa chambre.
— Lila, tu es debout !
Elle va dans la chambre.
— allume !
— non, rendors-toi, il fait encore nuit !
— Voilà un moment que je suis réveillée !
Lila allume la veilleuse.
— j’ai pris un comprimé d’aspirine !
— tu as encore mal à la tête ! tu réfléchis trop !
— bientôt, je serai libérée !
— que complotes-tu encore !
Lila sourit.
— la vengeance est en marche, maman !
— mon Dieu, tu es dévorée par la haine ! (à suivre…)
K. Y.
12 février 2010
Histoire