Histoires vraies
La Pierre du Couronnement (5e partie)
Résumé de la 4e partie : Finalement Ian Hamilton et son complice, Gavin Vernon, entrent par effraction au musée, mais en prenant la pierre du couronnement celle-ci se casse…
Mais Ian, qui s’est baissé avec la lampe, pousse une exclamation :
— Ce n’est pas toi, regarde !
Gavin Vernon se penche à son tour. Effectivement à l’endroit de la cassure, le grès est aussi sombre qu’ailleurs. La Pierre du Couronnement était brisée depuis longtemps, et on avait réuni les morceaux comme si elle était intacte. Les deux jeunes gens viennent de découvrir un secret de l’Histoire. Qui a fait cela ? Sans doute les hommes d’Edouard le Confesseur eux-mêmes. En tout cas, il n’y a pas de temps à perdre. Tandis que Gavin Vernon continue à extraire la partie principale de la Pierre, Ian Hamilton s’empare du fragment détaché et quitte les lieux pour le mettre dans la voiture.
Il a la surprise de trouver celle-ci beaucoup plus près que prévu, presque juste devant la porte. Il ouvre la portière arrière et jette son fardeau sur le siège. En même temps, il s’adresse à Kay :
— Qu’est-ce qu’il t’a pris de venir jusqu’ici ? Tu es folle ?
— Un agent fait une ronde. Il m’a dit de circuler.
Elle jette un coup d’œil dans son rétroviseur.
— D’ailleurs, le voilà !
Prestement, Ian prend place à côté de la conductrice et l’enlace tendrement, non sans avoir jeté un coup d’œil du côté de la porte de l’abbaye, qu’il a heureusement pensé à refermer. Le policeman ne tarde pas à arriver.
— Eh bien, qu’est-ce qui se passe ici ?
Ian Hamilton se détache de sa compagne pour lui adresser un sourire entendu.
— Vous voyez bien. Soyez indulgent, c’est Noël.
— N’empêche que vous n’avez pas le droit de stationner ici. Il faut circuler.
Kay se dispose à obtempérer, quand le policier se ravise brusquement. Il enlève son casque, le pose sur le toit, s’assied familièrement sur le capot et allume une cigarette.
— Vous avez raison, c’est Noël. Je vais rester un instant avec vous. Vous m’êtes sympathiques.
Et les deux jeunes gens doivent bavarder avec lui, en ayant l’air d’être détendus et en tremblant qu’il ne découvre le morceau de la Pierre sur le siège arrière ou que Gavin ne sorte de l’abbaye pour voir ce qui se passe. Mais rien de tel ne se produit. L’agent termine sa cigarette et leur dit de partir, non sans leur avoir lancé un chaleureux : «Joyeux Noël !»
Kay met en marche et revient après avoir laissé s’écouler un délai suffisant. Le policeman n’est heureusement plus là. Ian Hamilton se précipite dans l’abbaye, en se demandant ce qu’a pu faire Gavin pendant tout ce temps. Eh bien, il n’a pas perdu son temps ! Le colosse qu’il est a réussi à sortir seul la Pierre du Couronnement de son logement et à la tirer sur près de la moitié du trajet. Ian le met au courant des événements et s’aperçoit qu’en traînant son fardeau Gavin a laissé une large trace derrière lui.
— On ne peut pas continuer à rayer comme cela. Il faut la mettre sur quelque chose. Prenons mon manteau.
Gavin a un petit rire.
— Tu as peur d’abîmer Westminster ?
— Non, la Pierre…
Les deux jeunes gens posent celle-ci sur le pardessus de Ian et tirent le lourd objet sans la moindre difficulté. Ils sortent et referment la porte de leur mieux. Kay, qui les a vus, arrive aussitôt. L’instant d’après, les deux morceaux de la Pierre du Couronnement sont dans le coffre de la voiture. Eux-mêmes sautent à l’intérieur. La jeune femme prend la direction de l’Ecosse, ils ont gagné ! (à suivre…)
D’après Pierre Bellemare
5 février 2010
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