par Yazid Alilat
C’est la déprime de l’économie nationale. Mais surtout le grand désarroi chez les Algériens, qui achètent trois ou quatre fois plus cher ce qu’ils consomment. Le commerce national va de mal en pis: le sucre qui est vendu dans les grandes surfaces à 95 dinars le Kg, les lentilles à 150 dinars, les haricots à 125 DA/KG ou les pois chiche à 122 dinars. Assurément, ces prix ne prêtent guère à l’enthousiasme, ni à un quelconque espoir des bas salaires de voir leur tirelire moins stressée, moins pressée et moins sollicitée comme elle l’est durant l’année 2009.
Les chiffres officiels de l’ONS donnent pour l’année qui vient de s’en aller une moyenne de 5,7 % pour le taux d’inflation, avec un pic pour les prix des produits alimentaires de plus de 17 %.
Du jamais vu ! Et pourtant, les prix sur les marchés internationaux ne sont pas aussi flambants que ceux qui sont pratiqués sur le marché local. Pourquoi ? Les réponses sont nombreuses, comme par exemple une quasi absence d’un système de régulation des prix des produits de base imposé par l’Etat, c’est-à-dire le ministère du Commerce. Non, il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre économie, notre système commercial, qui tournent depuis quelques années en rond, faute de directions précises: vers le système sauvagement libéral, ou étatique ou semi-public.
Nous n’en savons rien, sauf que les produits alimentaires de large consommation, généralement importés, flambent, au détail comme au gros, au propre et au figuré. Et, maintenant, ceux qui achetaient deux ou trois kilogrammes de haricots pour passer le mois, n’osent même pas envisager cette idée. C’est, avec le maintien des salaires à des niveaux extrêmement bas par rapport au taux d’inflation réel, un lent mais inexorable appauvrissement des Algériens, qui n’osent plus protester contre la dérive dans laquelle se meut la sphère économique nationale. Ben, oui ! à presque 100 dinars le kilogramme de sucre, un peu plus de 500 dinars le Kg de café et 25 dinars le litre de lait, le café crème deux fois par jour revient aujourd’hui très, très cher pour les ménages.
A moins qu’il n’y ait une insidieuse politique économique qui voudrait nous faire abandonner nos vieilles habitudes culinaires, comme par exemple une bonne soupe aux lentilles, ou aux haricots. C’est pas rien, mais avec la patate qui reste à 40 DA/KG, y a pas de quoi pavoiser pour tirer un bilan économique de l’année 2009. Et, 2010 s’annonce tout aussi implacable pour les petites bourses, alors que les augmentations salariales n’ont pas encore atteint le porte-monnaie des Algériens.
En réalité, et il ne faut pas se voiler la face, l’économie nationale va de mal en pis, et les prix des produits alimentaires ou agro-industriels restent un repère inégalé pour donner une idée de la bonne ou mauvaise santé de toute économie. Et, à 9,5 euros le kilogramme de sucre, ou 12 euros le kilogramme de lentilles, cela démontre par les chiffres une incroyable faillite du système économique algérien. Mais, cela on le sait.
4 février 2010
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