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La traversée de Mouloud Mammeri : L’homme qui voulait comprendre

2 février 2010

Non classé

Folio

La traversée de Mouloud Mammeri : L’homme qui voulait comprendre

Maudit, interdit par le parti unique dans les années soixante-dix et quatre-vingts, La Traversée, quatrième et dernier roman de feu Mouloud Mammeri, est un livre puissant qui signe le naufrage des idées reçues, des « constantes » hautement proclamées par les tenants du pouvoir algérien de l’époque. Se rappeler aujourd’hui ce roman, La

Traversée, c’est dire : les hommes passent, les pouvoirs dictatoriaux tombent et parfois il n’y a plus personne à qui demander : comment était-ce la situation de la pensée libre au temps de l’Algérie du parti unique ? Comment percevait-on l’émergence de la langue amazighe ? Comment traitait-on ses militants convaincus ? La vie perd son visage, ne reste que l’Histoire compilée dans les bibliothèques.

Par chance, les événements de cette époque ont survécu, tel un étrange reflet imprimé dans les nuages, et vous êtes libre de venir bavarder avec chacun, ou, si vous le préférez, de s’élever jusqu’à avoir une vision d’ensemble, l’un et l’autre avec la même garantie de vérité. Plus le temps va, et plus La Traversée nous fascine. Parti vers le Sud (le Hoggar) Mourad, « l’intellectuel » généreux et avide de vérité, convie chacun, avec tant de force, à voir plus haut que sa tête et reconnaître qu’elle n’est pas la seule dans cette Algérie des années soixante-dix. Qu’il y a encore une « vérité » (entendre la cause amazighe) enfouie quelque part ; une vérité à comprendre, qu’il faut comprendre. Entendu, l’exigence est énorme. A l’époque, « le pouvoir » était aveugle. Il ne voyait que « ses réalisations socialistes ». Mourad, le héros principal de La Traversée, était un non-initié. Mouloud Mammeri l’a voulu ainsi. Il fait poser à son personnage des tas de questions. Mourad, dans sa quête de « la vérité », voulait comprendre tout.

A la fin du roman, il était à bout. Il ne pouvait ni ne voulait compter sur la compassion et la pitié de ses compatriotes. « Aller au Sud » c’est presque « voyager dans le temps » pour Mourad. C’est une « traversée » pleine de « leçons ». C’est même un « voyage d’initiation ». Tel Ulysse le légendaire, le « Mourad » de Mouloud Mammeri voulait comprendre tellement qu’il pouvait dépasser la capacité du « lecteur » d’y répondre. Mais le romancier insiste : nous ne garderions plus rien d’humain si nous ne recherchions pas les « réponses », toutes les réponses aux questions. Si horribles soient-elles ces réponses sont nécessaires à la vérité, à la… vie !

Par Djilali Khellas

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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