L’Egypte à la croisée des chemins
Par Abdelhamid Benhamla
L’effervescence ambiante en Egypte attire l’attention de tous les observateurs parce qu’elle est agressive à l’endroit de l’Algérie et ne s’arrête pas au Football ; toute l’histoire est revisitée à chaque occasion. La lecture des commentaires de la presse, arabe ou étrangère, à quelque chose près, montre la provocation de l’arbitre et son parti pris pour l’Egypte, dans son match contre l’Algérie
Il est de notoriété que l’Egypte ait besoin de conquêtes pour amadouer une opinion publique encline à la révolte, tellement le mal vivre et l’écart social est très important entre une majorité pauvre et une minorité « trop » riche. Il se dit communément qu’aucune guerre au proche orient ne peut se faire sans l’Egypte et qu’aucune paix ne peut avoir lieu sans la Syrie. Si pour ce dernier pays, les pressions d’Israël et du monde occidental ne lui font presque rien, l’Egypte est amadouée par tous les moyens y compris l’aider à maintenir la paix civile et la stabilité du régime. La transition ne semble pas bien préparée pour que Djamel Moubarak puisse succéder à son père. Cette famille a beaucoup investi dans l’équipe nationale de Football pour faire passer ses desseins au peuple égyptien, en comptant sur une qualification à la Coupe du Monde. Le statu quo dans ce pays est synonyme d’une plus grande sécurité pour Israël parce que l’Egypte ne dispose pas d’une force de frappe dissuasive ou persuasive pour inquiéter l’ennemi sioniste ou même contrer ses visées pour le démantèlement de la Palestine. Moubarak a eu le beau rôle en se voyant co-présider l’Union Pour la Méditerranée avec Nicolas Sarkozy, mission en fin de parcours et en recevant Barak Obama qui délivra son message de paix au monde musulman en occultant l’Arabie Séoudite, trop loin et trop amorphe pour jouer un quelconque rôle « physique » contre Israël. Si l’Algérie est détestée à ce point, c’est parce qu’elle a, involontairement, nui aux velléités égyptiennes dans l’exploitation du Football dans sa politique interne. L’union des égyptiens se fait contre les vainqueurs d’un jour pour faire oublier les plans échafaudés pour maintenir le régime en place. Le devenir de l’entité sioniste est à ce prix. L’Iran est l’autre dénominateur commun entre Israël est l’Egypte pour des raisons totalement différentes. Si, pour le gouvernement israélien, ce pays représente un potentiel risque dévoilé et déclaré, pour l’Egypte, c’est encore une question de stabilité, en combattant les Chiites égyptiens afin de ne pas renforcer les divisions, potentiellement dangereuses, dans l’islamisme politique qui est, jusqu’à maintenant, circonscrit à la limite de l’implosion. L’Autorité d’El Azhar ne faisant plus recette, il est à parier que l’Egypte est à la croisée des chemins et est face à son destin
31 janvier 2010
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