La CAF, d’un scandale à l’autre

La CAF, d’un scandale, l’autre
Par : Abdelhamid Benhamla

Il est surprenant que la CAF prenne une décision aussi rapide qu’imprévisible pour suspendre le Togo, victime d’une agression caractérisée et dont les tenants et aboutissants n’ont pas été clarifiés par les angolais qui ont enfourché le slogan politique du moment, le terrorisme, pour faire diversion et finir la Coupe d’Afrique.

La CAF, l’hôte du Caire, ne s’est pas empressée de dénoncer l’absence de sécurité de la région de Cabinda ou refuser d’y faire jouer un groupe de la CAN, version 2010. Elle a accepté et reconnu, de fait, la dépendance de cette enclave du pouvoir angolais et, surtout, l’insécurité qui y règne malgré une répression féroce dénoncée, il y a quelques jours encore, par Amnesty International. Il est vrai que la CAF n’a pas vocation pour « apprécier » le fait politique ou le fait colonial mais elle a le devoir de vérifier toutes les conditions financières, sécuritaires, humaines et matérielles avant de confirmer un choix antérieur.
Les angolais ont sous-estimé la capacité du FLEC ; les togolais sont venus dans un pays « serein et sécurisé » ; le bus des joueurs est mitraillé, trois morts parmi les togolais ; ceux-ci n’ont plus le cœur à l’ouvrage et repartent chez eux, la CAF condamne l’Etat Togolais et les joueurs de ce pays. Voila le décor est planté !
Qui va condamner l’Angola, pays hôte, garant de la sécurité de la manifestation sportive ? Qui va condamner le bagagiste de l’aéroport de Paris qui a revendiqué l’attentat ?  La CAF, dit-on, ne s’occupe que du Football. Oui, mais qui doit s’occuper des joueurs du Football et des togolais, dans ce cas de figure? C’est, bien sûr, l’Etat togolais qui a le devoir de sécuriser ses citoyens. C’est lui qui a dépêché l’avion qui a transporté les morts, les blessés et les survivants. Et, c’est aussi lui qui a cru bon de retirer son équipe puisqu’il ne peut lui assurer la sécurité dans un pays étranger, censé l’assurer lui-même à ses  hôtes. Alors, elle est où la faute des togolais ? Cela sent la magouille à plein tube et la compromission face aux angolais qui, pour assurer cette célèbre sécurité, ont usé et abusé de la force, chaque soir, pour déloger les cabindais des environs du stade ; les délégations étrangères ne pouvaient rien entendre, ils étaient logés à 35 km de là.
En technique de communication moderne, cela s’appelle de la diversion, faire oublier la polémique autour de l’arbitre véreux du match Algérie- Egypte, par un scandale plus gros.
C’est de la haute voltige, mais attention M. Hayatou à la chute parce que personne n’échappe à la loi de l’apesanteur et à la levée, avec le temps, du « secret défense ». Le carnage continue