A deux jours du match Algérie-Egypte, Alger et le Caire cherchent l’apaisement
Sonia Lyes
A deux jours du match entre l’Algérie et l’Egypte en demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), Egyptiens et Algériens semblent privilégier l’apaisement. Lundi soir, après la qualification de l’Egypte au détriment du Cameroun, les médias et les responsables sportifs égyptiens ont réagi positivement en appelant à ne pas sortir la rencontre de jeudi prochain de son cadre sportif.
Hormis l’attaquant vedette des Pharaons qui a qualifié de « guerre » le match de jeudi, les commentateurs des principales chaînes de télévision et les responsables de la fédération égyptienne ont appelé au calme. Quand on sait que ces derniers reçoivent leurs instructions du gouvernement égyptien on comprend facilement que le Caire cherche l’apaisement, plus de deux mois après les événements du match de qualification au Mondial.
Mardi, le ministre égyptien de l’Information a appelé les médias locaux à traiter le match de jeudi du simple point de vue sportif. Comprendre : éviter l’escalade et les insultes qui avaient accompagnées le match de qualification à la Coupe du monde en novembre dernier. Côté algérien, le gouvernement a renoncé à organiser un pont aérien vers l’Angola. Air Algérie a indiqué pouvoir transporter seulement un millier de supporters, arguant des problèmes de coûts. En réalité, vu le montant que devra débourser chaque supporteur (près de 100.000 dinars, une fortune !), la compagnie nationale aura du mal à remplir ses avions. Car l’Etat a cette fois limité fortement ses subventions de billets d’avions. De même que les offres d’entreprises privées souhaitant participer au financement du voyage semblent avoir été ignorées.
Mardi, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, et son homologue égyptien Abou Gheit se sont parlés au téléphone. Selon un porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, les deux responsables ont décidé de privilégier l’apaisement. Les Egyptiens auraient même émis le souhait de voir les joueurs procéder à un geste symbolique de réconciliation sur le terrain avant le match. Reste à savoir si les Verts, toujours choqués après le caillassage de leur bus au Caire, vont accepter une telle initiative.
La volonté des deux capitales d’appeler au calme à la veille du match peut s’expliquer par deux éléments. Le premier est l’enjeu de la rencontre. Qualifiés en demi-finale, l’Algérie et l’Egypte ont déjà atteint leur objectif dans la CAN en figurant parmi les quatre meilleures équipes du continent noir. Le second est le résultat de la réaction des pays arabes à l’escalade diplomatique qui avait suivi le match de qualification au Mondial. De nombreux dirigeants arabes ont accusé Alger et Le Caire d’avoir mis en danger l’unité arabe à cause d’un match de football. Moubarak et Bouteflika semblent avoir entendu leurs repproches.
26/01/2010 | 17:30 TSA
26 janvier 2010
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