Algérie 3 -Côte d’Ivoire 2
Fantastique Algérie
Cueillie à froid à la troisième minute, l’équipe des Verts n’a rien changé à son schéma tactique habituel : occuper le milieu de terrain et attendre les premiers signes de fatigue de l’adversaire pour déployer son jeu.
Les Fennecs de Saâdane sont décidément prévisibles, et pourtant l’adversaire ne peut les prendre à défaut que s’il joue lui-même de manière imprévisible, un peu comme le Malawi. Ils débutent quasiment toutes leurs rencontres sans concentration suffisante, c’est l’occasion de leur inscrire un but – ou même plusieurs. Ensuite, ils occupent le milieu du terrain et y livrent l’essentiel de leurs batailles. C’est à ce moment qu’ils étudient l’adversaire et construisent leur cohérence, voire leur schéma tactique. C’est à ce moment aussi qu’ils épuisent leurs adversaires si ces derniers n’ont pas trouvé de solution pour éviter la bataille du milieu. Vingt minutes ou un quart d’heure avant la fin de la mi temps, ils sont généralement prêts à l’offensive. Avec un peu de chance, ils marquent. C’est exactement ce qui s’est passé contre la Côte d’Ivoire. Avec cette grosse faute que les Ivoiriens se sont regroupés en défense dès qu’ils ont senti les Algériens reprendre du poil de la bête. Tout ce qu’il ne fallait pas faire en somme car la défense n’est pas exactement le point fort de ce pays.
La deuxième mi-temps commença à égalité entre les deux équipes. Le match est intense, ouvert, il permet de dévoiler deux grandes équipes, chacune avec son jeu propre. Des attaques qui partent du centre pour les Fennecs et des contre attaques foudroyantes pour les Eléphants. Bientôt, l’essentiel du jeu se déroulait dans le camp de chacun, tour à tour. Beaucoup d’occasions ratées de part et d’autres, deux grands gardiens de but à l’œuvre, et de grandes individualités : Gerviniho ou Drogba et (au choix) Yebda, Ziani, Megheni ou Bouguerra. Un très beau match à la hauteur de la réputation des deux adversaires. L’Algérie est définitivement une bonne équipe. Mais la Côte d’Ivoire a quelque chose de supérieur, de plus incisif. Ce sera elle qui marquera le deuxième but à la 89 ème minute. Autrement dit le but de la victoire. Mais non, comme il arrive souvent en football, le miracle peut se produire, et il eut lieu ! L’incroyable. Jamais l’Algérie n’a aussi bien joué que lorsqu’elle s’est libérée de tout schéma tactique défensif. Les prolongations dans ce match des quarts de finale contre la Côte d’Ivoire le confirment au-delà de toute attente. Après avoir marqué d’emblée le troisième but, personne ne s’imaginait que cette équipe algérienne victorieuse allait faire ce qu’elle sait faire de mieux : attaquer sans répit, ne se replier sous aucun prétexte. Pourtant, il y avait de quoi, les Ivoiriens sont véritablement redoutables. Chacune de leurs attaques apporte avec elle une menace indéniable. Chaouchi blessé, Chaouchi agressé par Drogba, à deux doigts de quitter le terrain. Mais les Fennecs repartent à l’assaut. Des occasions inouïes sont ratées, mais le moral reste haut. Un match fantastique, une équipe fantastique, une victoire fantastique. L’Algérie avec trois buts inscrits et deux reçus est qualifiée pour la demi finale… contre l’équipe qui sera qualifiée dans le match Egypte-Cameroun. Merci Saâdane pour tout, pour nous avoir offert une équipe avec un si beau jeu, mais aussi pour avoir enfin laissé vos poulains s’exprimer.
Par Brahim Djalil
25 janvier 2010
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