Dr Kamel Taibi* à InfoSoir
«Il n’existe pas de syndrome de la passivité»
InfoSoir : La passivité est-elle pathologique ?
K. Taïbi : Je ne sais pas ce que vous entendez par passivité. Mais si cela veut dire un désintéressement de la vie, un manque de dynamisme et de motivation, cela dépend de sa gravité. Parfois, on peut l’assimiler à des cas maladifs. Elle peut intervenir à la suite d’une dépression nerveuse, d’un choc affectif,
d’un échec professionnel, un divorce, un décès, etc. Mais dans beaucoup de cas consultés à notre service, on n’a pas diagnostiqué des causes physiologiques ni psychologiques. Ce sont plutôt des causes sociopsychologiques. Problème de logement, célibat prolongé, chômage, complexes, phobies, expériences douloureuses, etc. Tout cela pousse l’individu à se désintéresser de son entourage immédiat et le pousse à penser négativement car l’inconnu et le futur lui font peur.
Le syndrome de la passivité n’existe donc pas…
Non ! Il n’y a pas une maladie qui s’appelle la passivité. Cette attitude manifestée par certains individus n’est que l’effet des maladies psychologiques et psychiques que je viens de citer, c’est à dire la dépression, les phobies, le stress, les complexes d’infériorité, etc. Ces maladies aussi ont comme causes d’autres facteurs extérieurs. Nous sommes donc dans un cercle vicieux… Pour le traitement, si on diagnostique les signes de l’un de ces cas, on recourt au traitement chimique par les psychotropes ou par la psychanalyse.
* Médecin au CHU de Bab El-Oued
24 janvier 2010
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