Le Carrefour D’algérie
date();Dimanche 24 Janvier 2010
SOUG ENN’SSA
Par M. Mahdia
De la gazelle à 100 Da, aux taureaux des 1000 Da
Comment compter l’argent? Par billets de 1OOO Da, aujourd’hui. Il y a bien longtemps, en effet, que les centimes et les Dinars ont disparu. Tout aussi que l’antique billet de 100 Da qui faisait 2 m² de surface, ou le billet vert de 50 Da, ou la pièce de dix centimes, celle des un dinars et celle des 20 centimes.
Le Douros est déjà un souvenir dont nos enfants ne se souviendront jamais. Il n’en existe plus sauf chez les vieux collectionneurs peut-être. Du coup, l’argent ne se compte plus que par kilos. Même dans les Tebra’h des chanteurs de Raï, on ne parle plus de millions mais de milliards. On ne parle plus de la «gazelle» des 100 Da mais des taureaux des 1000 Da. Chez les femmes, le décompte aussi a changé et l’argent n’est pas le même. Souvenez-vous: il y a vingt ans seulement, les femmes comptaient différemment l’argent que les hommes. Les hommes comptaient par mille, «Alf» et les femmes par les cents, les «Mya». Pour le billet de 100 da des années 70 ou des années 80, les hommes parlaient de «Dix milles», les femmes parlaient de «vingt cents», c’est-à-dire «Acherine M’ya». «Myate Mya» était l’unité des 500 Da que les hommes désignaient par «50 mille». Aujourd’hui, inflation oblige, les femmes comme les hommes comptent de la même manière: par billets de 1000 Da. Par millions et par milliards. Les femmes ne pensent plus à l’argent pour acheter de l’or, mais le compte aussi comme salariées, chefs d’entreprises ou patronnes de salon de coiffures. La «Myate Mya» est morte tout aussi que le centime, le douros ou le billet de la gazelle.
24 janvier 2010
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