Le Carrefour D’algérie
date();Dimanche 17 Janvier 2010
SOUG ENN’SSA
Par M. Mahdia
La retraite de la femme: l’autre révolution qui arrive
Il y a quelques décennies, la retraite était au masculin. C’était une affaire d’hommes. Le retraité était toujours le mari qui a passé les trois quarts de sa vie au bureau ou dans les champs ou à l’usine pendant que sa femme a épuisé les quatre quarts de sa vie dans la cuisine. La pension et la CNR (caisse nationale de retraite)
était une discussion masculine autant que le mariage de la cousine était une discussion de femmes. La sociologie de l’Algérie a cependant changé, ainsi que ses modes d’accession à la retraite et le monde du travail et de l’emploi en règle générale. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler, même, et surtout après le mariage, pour aider le couple face à la vie et à l’inflation, les dépenses et les factures. Dans moins de cinq ou dix ans, le nombre de femmes algériennes retraitées va doubler ou tripler si on considère le marché de l’emploi actuel. Cela veut dire que beaucoup de choses vont changer. Comme pour le couple algérien, soumis à la révolution de l’épouse qui travaille et qui a donc le droit de vote au sein du ménage et pèse par le rapport de force de son salaire, la femme retraitée va peser sur la famille, même à cet âge. Cela peut avoir l’avantage de l’indépendance face à l’angoisse de l’avenir, mais a aussi les revers de la médaille. La jeune femme qui investit trop son emploi comme une arme contre les hommes, peut perdre sa famille en gagnant un salaire. De même la femme retraitée qui a préféré sa pension à des enfants, un salaire à un mari et une retraite à une longue vie commune, pourra aussi le regretter à la fin de sa vie: on peut en effet tout acheter, sauf le sourire des enfants qu’on n’a pas eu et qu’on ne peut pas voler aux autres. La retraite de la femme, dans quelques années, sera l’autre révolution majeure de la société algérienne. Autant que le fut la jeune femme au travail.
17 janvier 2010
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