Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par B.Nadir
Encore la main «étrangère»
Nos responsables ont beaucoup tendance à ne pas mesurer le poids des mots et sans se contrôler. Certains semblent avoir même regretté l’ère du parti unique pour ne pas trop se «conformer» avec le langage de la Démocratie et de la pluralité.
Le ministre du travail, Tayeb Louh a choqué plus d’un avec ses déclarations concernant la crise à la SNVI. Bon, tenez-vous, il a laissé entendre que cette grève ne serait ni spontanée, ni «réfléchie». Elle aurait été dictée d’ailleurs où les syndicalistes auraient agi sur ordre des concessionnaires pour casser le produit national. C’est quoi tout ce délire. Si cette main «étrangère» existerait alors elle serait trop longue car la grogne et la protestation ont déjà touché plusieurs secteurs qui n’ont revendiqué que le minimum pour une vie acceptable. Mais notre ministre sait mieux que quiconque que personne n’irait ou n’oserait à lui demander des comptes ou de le remettre à sa place car ayant diffamé des gens sans avancer de preuves. Et s’il a des preuves qu’il les livre à la justice ou «dénude» les manipulateurs. C’est inacceptable de la part d’un ancien syndicaliste SNMG activant au niveau dans le secteur de la justice et qui s’est battu contre le système de l’ancien ministre de la justice Adami. Non, je crois bien qu’il ne s’agirait-là que d’une bourde, car M.Louh est avant tout un enfant du mouvement revendicatif et moderniste. Il devrait alors connaître la valeur des hommes et des syndicalistes de la SNVI, qui ont toujours défendu leur entreprise et souvent au dépend de leurs droits. Et là, notre ministre aurait du se prononcer sur la légitimité des revendications des travailleurs et non se lancer dans un débat stérile et qui en fait que discréditer nos gouverneurs. Et pourtant et en fin de compte, les revendications des travailleurs ont été satisfaites après discussions et accord entre parties concernées dont la centrale syndicale. Ce qui prouve que les travailleurs n’avaient pas tort. Ils ont protesté pour défendre l’outil de travail et aussi et surtout leur croûte. La vie est cher et l’exécutif de Ouyahia semble ne l’avoir pas compris. Le travailleur vit dans la misère et les algériens attendent un geste de la part du gouvernement pour mettre un terme à cette cherté de la vie et à la spéculation comme l’avait promis le chef du gouvernement. Nos ministres ne pourront jamais comprendre le monde du travail et le simple citoyen tant qu’ils sont détachés de lui. Eux, les ministres, députés et sénateurs sont très bien payés et mieux qu’un professeur ou chercheur dans la plus huppée de nos universités. Pour rappel, ce sont les syndicalistes de la zone de Rouiba qui nous ont donnés la force de nous battre contre cette unicité de la pensée. C’était des avant-gardistes avant l’heure pour la défense de nos usines au moment où certains militaient pour la liquidation du secteur public. Nous sommes tous des algériens et personne n’est plus patriotique ou nationaliste que l’autre.
17 janvier 2010
Contributions