par El-Guellil
Il y a donc ceux qui aiment s’écouter. Ceux qui parlent et ne s’écoutent même pas, et d’autres, les détenteurs de la science, qui ont toujours raison et qui seront prêts à parier, car très sûrs d’eux-mêmes. C’est ceux qu’on appelle les «grosses gueules». Quelquefois ils sont, au gré de l’assistance, grands patrons, le genre qu’on déteste et qu’on adore. Administrateurs de grosses administrations ou alors metteurs en scène géniaux. Ou chanteurs artistes clamés, qu’une blonde attend dans les coulisses. (Comprendre par blonde une cigarette étrangère ou une rym bien de chez nous.)
Grand pianiste de jazz karkabout de bout en bout. Un dur, un champion de tennis, un speaker à la télé, que la cousine a coopté mais, en réalité, ça ne reste qu’une grosse gueule. Employé de pressing, blanchisseur d’argent, objecteur de conscience, donneur de leçon, usurpateur de fonction, trabendiste du mot, ouled ce bled qu’on abandonne au moindre bruit de pétard, pour y retourner quand on est malade afin de profiter des soins prodigués à dix fois moins cher dans ce qui devient «le cher pays des ancêtres». Mais en réalité ça ne reste que des grosses gueules.
Et quand on a une grande gueule, on ne fait pas un métier, on a juste le droit de se la «fermer». Mais ce qui a de particulier chez les grosses gueules, c’est dès qu’on ne parle plus de leur petite personne ils sont convaincus qu’ils sont devenus sourds. Sourds à tout. Quand il ne s’agit plus d’eux, c’est tout. Alors là, ils gonflent le torse, sortent leur «musculaille» qui devient argument pour convaincre une autre population, celle qui ne les connaît pas.
16 janvier 2010
Contributions