Ainsi va la vie
Liens du sang, liens du cœur (9e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 8e partie :Karima attend le coup de fil de Salim qui lui apprendra qu’il a parlé à ses parents de son mariage et qu’ils sont d’accord.
Les vacances prennent fin. Salim n’a pas téléphoné, mais la veille de la rentrée, Slimane, le père de Karima, lui remet une lettre.
— c’est pour toi !
Elle prend la lettre. Daouia demande aussitôt.
— c’est de lui ?
— oui, dit Karima dans un souffle.
— Eh bien, ouvre-la !
Mais la jeune fille n’ose pas ouvrir l’enveloppe. Slimane comprend qu’il est de trop.
— bon, je sors…
Il quitte la pièce. Karima, toute tremblante, n’ouvre toujours pas la lettre.
— voyons, ouvre…
Daouia prend la lettre et l’ouvre.
— tu veux que je lise ?
— non, non, je veux la lire…
Mais elle ne lit pas.
— donne…
— non, laisse-moi seule…
— bon, d’accord… Mais donne-nous sa réponse !
Daouia sort. Karima prend la lettre et lit, à voix basse.
«Ma chère Karima…»
Cette formule n’est pas normale dans les lettres de Salim. Il l’a habituée à des mots plus tendres, plus câlins même… Alors, pourquoi cette formule commune, alors qu’il doit lui annoncer qu’il va l’épouser ?
Elle s’arrête un moment, puis reprend.
«je regrette de ne pas t’avoir téléphoné, je regrette aussi de te décevoir…»
Son cœur se met à battre la chamade. Pourquoi parle-t-il de la déception ? Que va-t-il lui annoncer ?
«j’ai tout raconté à mes parents, je leur ai expliqué ta situation, notre situation, je leur ai parlé aussi des exigences de tes parents… Je t’assure que j’ai tout fait…»
Karima s’arrête. Elle a l’impression d’étouffer, mais elle garde encore l’espoir que Salim a pu imposer son opinion.
«ils refusent de m’écouter, ils refusent que je me marie…»
Nouvel arrêt. Ses parents refusent, mais lui, lui, quelle est sa décision ?
«Tu comprends que je ne peux aller contre leur volonté… D’ailleurs, je vais arrêter mes études. Adieu, tu ne me verras plus. Tu aurais dû m’écouter et avorter. Pardonne-moi si je t’ai fait du mal…»
La jeune femme se met à sangloter. C’est à ce moment-là que sa mère entre.
— que se passe-t-il ?
Karima lui tend la lettre. (à suivre…)
K. Y.
14 janvier 2010
Histoire