La cruauté de l’oubli
Il y a dix huit ans, le 16 janvier 1992, Mohamed Boudiaf répondit, encore une fois, a l’appel du pays. Il abandonna sa paisible vie a Kenitra au Maroc pour venir seul, faire face au feu qui l’attendait quelques mois plus tard, un certain 29 juin 1992, au carrefour d’un acte isole dans le dos.
Combien se rappellent-ils encore de Mohamed Boudiaf ? Peu, très peu d’amis daignent encore venir au cimetière d’El-Alia, les 16 janvier et le 29 juin pour lutter contre l’oubli ou l’amnésie.
L’oubli ou l’amnésie est dans ce cas précis plus cruel que la mort.
Mais une mémoire saine et sincère n’oublie jamais. N’y a t’il plus de mémoire saine chez nous ? Le samedi 16 janvier 2010, ceux qui viendront a El-Alia auront une idée précise de notre saine et sincère mémoire.
L’oubli de Boudiaf et de son sacrifice a pris la forme d’ingratitude. Et comme dit Victor Hugo » La suprême bassesse de la flatterie, c’est d’encourager l’ingratitude « . Si Boudiaf a fini comme Dieu le lui a voulu, ce n’est certainement pas pour lui mais pour nous, témoins de son grand sacrifice. En effet comme le dit Goethe, « ceux qui ont découvert au peuple leurs sentiments et leurs vues, ont été de tout temps crucifies et brûles « . Pour qui et pourquoi Boudiaf est-il revenu et s’est sacrifie ? Pour le pouvoir ? Pour s’enrichir ? Pour sa famille ?
Il est certain que l’assassin matériel de Boudiaf lui a tire, dans le dos et peut-être même de face pour se débarrasser de lui physiquement. Mais ceux qui l’oublient aujourd’hui, rt pire, ceux qui font semblant de l’oublier, commentent également un crime vis-à-vis de la mémoire du peuple, en tombant alors dans la cruauté de l’oublie.
Oublier un homme comme Boudiaf, participe au mensonge car comme dit Albert Camus : « La vérité et comme la lumière; elle aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur. »
D’atrocité en atrocité, son parcours infernal qui a commence dans les années quarante l’a souvent mis en face de la lâcheté qui l’accuse maintenant de dictateur. Est-ce la meilleure facon de ne pas oublier Boudiaf ?
Pourquoi ne pas rappeler au peuple que Boudiaf a été le premier Chef d’Etat algérien a définir la personnalité de l’Algérien dans sa triptyque : Amazighité, Islamité et Arabité, alors que pendant des années on s’efforçait à nous faire avaler que la culture algérienne est seulement arabo-musulmane.
Le traitement réservé a notre emblème national, nos Chouhadas et notre équipe nationale de football par « nos frères « égyptiens est venu opportunément pour nous pousser à redéfinir nos marques sur ce plan et sur d’autres.
Garder de Boudiaf le nom d’un aéroport, d’une salle omnisport est une tombe que quelques uns visitent deux fois par an, serait réduire l’histoire de notre pays à sa plus simple expression.
Enfin il serait tentant de conclure cette contribution comme l’a dit un poète anonyme :
Mohamed est ton nom et celui du prophete
Où va l’Algérie est une devinette.
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15 janvier 2010 à 23 11 20 01201
Bonjour, Je n’ai pas oublié notre cher regretté Mohamed Boudiaf,
Etes vous le fils du feu notre président Boufiaf?J’ai rencontré une personne qui m’a dit qu’elle était la nièce de Mohamed Boudiaf, elle vit en France, son père(frère de Mohamed) vit lui en Suisse, elle s’appelle Safia et n’a plus de contac avec l’Algérie, pouriez vous me répondre pour vous mêtre en relation?Merci
31 janvier 2010 à 15 03 00 01001
Bonjour Sabrina, je suis le fils ainé de Mohamed Boudiaf que dieu ait son âme, j’ai un seul oncle qui habite à Alger, donc cette Safia je ne la connais pas. Cordialement Nacer Boudiaf
20 février 2011 à 18 06 54 02542
Bonjour,
que pensez vous des derniers évènements d’Algérie ?
Ne pensez vous pas que les marches n’ont pas abouti car il y a une volonté de régresser dans une histoire qui n’a rien a voir avec les générations en présence;
Je pense entre autre à la surmédiatisation de ce psy, sadi, qui feint de prendre la parole du peuple, la jeunesse qui soit disant s’identifierait à amirouche, un révolutionnaire. Je pense que ce type est un gourou qui alimente un mythe, il se positionne entre le peuple et le régime de manières a ce que jamais les deux ne se rencontre. Cette rencontre impossible laisse planer une idée d’Etat fantôme, oppresseur, autoritaire. Mais c’est un paradoxe, puisque l’Autorité n’a nulle besoin de se cacher. Sadi projette sa propre expérience d’incapacité d’action sur les algériens, mais c’est une manière pour lui de se sentir utile en soignant les autres et se soigner lui même… on dit que les cannibales engraissent leur proie avant de la consommer, et c’est ce qu’il fait…
Bien cordialement