Chronique du temps qui passe
Du diable si je m’attendais !
La capitale est de plus en plus invivable et je songe sérieusement à regagner mon trou natal, quelque part au milieu de nulle part. Et je sais que j’ai tout à gagner. D’abord le grand air salutaire qui gommera toute l’atmosphère irrespirable et viciée
que j’ai accumulé des années durant. Ensuite, cette culture de proximité avec les bonnes et petites gens toujours la main sur le cœur même lorsqu’ils n’ont pas grand-chose à donner. En sus et cela n’est pas à proprement parler une nouveauté et/ ou une découverte en ce qui me concerne : je n’ai pas l’âme d’un citadin. Malgré une adaptation de façade plutôt réussie à en croire quelques proches et amis qui ont emprunté la même trajectoire. Bien que j’épouse au jour d’aujourd’hui la thèse de feu Mostepha Lacheraf, honorée soit sa mémoire, qui a déniché le bon mot pour qualifier le mi-rural et le mi-urbain que je suis : le « rurbain » ou la « rurbanité ». Par ailleurs et la ville n’étant plus ce qu’elle était à l’instar de beaucoup d’autres choses en ce bas monde, autant donc renouer avec son humus originel, nonobstant toutes les transformations et mutations qu’il aura vécues et en bien et en mal. Car il faut bien se l’avouer : les autorités n’ont vraiment pas eu la main heureuse en dénaturant et dépersonnalisant nos campagnes dévorées et enlaidies par un bâti hors normes. Et ce sera tant pis pour ma progéniture qui ne veut pas entendre parler de cette idée saugrenue. Quand bien même, à certains égards, je comprends leur réaction. Mais tant que ma moitié souscrit et adhère à mon idée, fi donc de toutes les autres considérations. Et ce que femme veut, Dieu le veut…Peut-on, dès lors, aller à l’encontre même de la volonté divine ?
13-01-2010
Amar Zentar
13 janvier 2010
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