La difficulté d’exporter
Les éditions Apic ont des projets ambitieux. «Au-delà de nos frontières, a fait savoir l’éditeur, certains projets de partenariat (coédition, et cessions de droits) avec des éditeurs étrangers, français, belges notamment, ont vu le jour et d’autres sont en cours.» Et d’ajouter : «Notre grand souci reste encore l’exportation
des textes (même si l’expression paraît peut-être décalée) que nous publions, car au jour d’aujourd’hui rares sont les auteurs publiés d’abord en Algérie et qui par la suite trouvent acquéreur (éditeurs) à l’étranger…» En effet, les professionnels du livre, notamment les éditeurs, estiment que le livre algérien en tant que produit économique et culturel n’est pas exporté à l’étranger, alors que le marché du livre en Algérie est étonnamment inondé de livres importés – «on ne voit d’ailleurs que ça», ont-ils dit sur un ton désolé. Et de regretter que le livre algérien soit absent dans les librairies des pays arabes ou d’ailleurs. Les éditeurs estiment qu’il est difficile, vu l’absence de procédures permettant l’exportation, de mettre le livre algérien sur le marché international. «C’est un véritable parcours du combattant», s’accordent-ils à dire, ajoutant : «Il faut surmonter plusieurs obstacles bureaucratiques, notamment d’ordre juridique et douanier.» S’exprimant sur cette question, Lazhari Labter, responsable des Editions Alpha, a expliqué : «Il y a tant de barrières bureaucratiques qu’il est décourageant pour un éditeur de s’engager dans cette voie, c’est-à-dire dans l’exportation du livre, car les opérations liées à l’exportation et aux procédures douanières et bancaires sont complexes, si complexes que l’éditeur en est dissuadé.»
Ainsi, les éditeurs font appel à l’Etat pour se pencher sur la question, à savoir promulguer un texte de loi en faveur des éditeurs, et ce, de manière à encourager l’exportation du livre à l’étranger, c’est-à-dire faciliter les procédures et baisser les taxes douanières. «Il y va de l’image de marque de l’Algérie», estiment-ils.
Y. I.
12 janvier 2010
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