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Conte Kabyle -Taourirt N’Tidits (2e partie)

11 janvier 2010

1.Contes

Au coin de la cheminée
Taourirt N’Tidits (2e partie)

Résumé de la 1re partie : El-Hadj Amrouch, un homme très respecté, va en ville et laisse sa femme seule. Cette dernière reçoit un invité qui se présente comme un ami de son mari…

La porte s’ouvrit brusquement et un homme essoufflé s’abattit sur le banc des hôtes. La maîtresse de la maison, suivie de M’kabra, ferma la porte avec le verrou en bois : une troupe nombreuse approchait et ne tarda pas à heurter en criant.
— Qui est là, qui fait tant de tapage ? dit Fatima.
— Nous sommes, répondit-on, les gens de Bou-Dafa, des Aït Yahia. Nous poursuivons Amar Amzian des Aït Fraoucen, qui a tué notre frère Ali et sur qui nous avons rekba (vendetta). Fais-le sortir de ta maison, ou nous te regarderons et te traiterons comme ennemi.
Fatima regarda Amar qui tendit vers elle ses mains suppliantes.
— Tu es chez toi, dit-elle, sans paraître s’émouvoir. Ne crains rien, tu es en sûreté.
Et marchant d’un pas délibéré vers la porte, suivie de M’kabra, elle ouvrit brusquement et parut sur le seuil.
— Je suis, dit-elle aux assaillants, Fatima Naït Ali, femme d’El Hadj Amrouch. Mon mari est absent, passez votre chemin, il n’y a pas d’homme ici pour vous répondre.
La fière Kabyle se tenait droite dans l’embrasure de la porte, les bras étendus comme pour défendre à tous l’approche du foyer domestique, elle apparut aux gens de Aït Yahia comme entourée d’un nimbe rougeâtre, dernier éclat du feu allumé derrière elle pour le repas du soir.
Interdits, ils se pressaient tumultueusement dans la rue étroite. Le nom d’El Hadj Amrouch, jeté par la matrone comme un défi, refroidissait déjà leur ardeur : le respect de la femme mariée, qu’affichent tous les Kabyles lorsqu’ils sont en réunion, l’emporta sur leur soif de vengeance.
Le chef de la bande, tenant la tête un peu tournée pour ne point paraître regarder le visage de Fatima, répondit :
— Nous sommes les Aït Mansour de Bou-Dafal, ô femme, que le salut soit sur toi ! Ne sois point inquiète, ni fâchée, nous n’avons point contre toi ni ton mari d’intentions mauvaises. Nous poursuivons seulement Amar Amzian, pour lui faire payer la dette du sang. Il est entré ici, chasse-le, car il n’est point convenable qu’un étranger couche dans une maison dont le maître est absent.
— La horma (honneur) d’El Hadj Amrouch est toujours sous son toit, dit la matrone en s’écartant un peu du passage si vous voulez prendre Amar Amzian sans son consentement, le voilà ! Vous n’avez devant vous que Fatima et sa chienne. Mais n’oubliez pas que, si un cheveu tombe de sa tête, mes cris réveilleront les hommes de Taourirt et, dès ce soir, les chacals pourront goûter à vos cadavres. (à suivre…)

Récit et légendes de la grande Kabylie par B. Yabès

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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