Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par Ahmed Meskine
Le syndrome égyptien
Le car transportant l’équipe de football du Togo a été mitraillé en entrant en Angola pour participer à la CAN 2010. Résultat: un massacre attribué à un acte terroriste en attendant de voir plus clair. Difficile à croire. Pourquoi alors une équipe de football ? Une nouvelle mode qui permet de fragiliser une équipe et l’handicaper
une fois sur le terrain. L’Egypte aura marqué une nouvelle ère de violence depuis l’attaque du car algérien. La technique est d’une banalité et d’un manque de civisme qui n’augure rien de bon pour le sport. Le sport est un moyen d’échange de bons procédés et de partage d’un moment de plaisir, aussi bien pour ceux qui le pratiquent, que pour ceux qui viennent en apprécier la beauté. Au finish on a bien sûr plaisir à voir son équipe gagner la partie par appartenance à une région, un pays, un continent. L’adage le plus difficile à accepter pour le perdant semble être «que le meilleur gagne» ! Mais le meilleur s’entend au sens de celui qui joue le mieux. La violence ne mène que vers la dégradation des relations entre équipes voire entre pays. Elle mène souvent vers l’irréparable. Est-ce le sous-développement qui provoque cette guerre du fait que le sport cache mal une mauvaise gouvernance pour n’être que le seul repère, le dernier rempart auxquels s’accrochent nos peuples ? Peut-être bien. Que faut-il alors faire pour éviter ces confrontations inutiles au moment où de grands chantiers devraient s’ouvrir pour rapprocher les points de vue sur le futur ? La balle est entre les mains des gouvernants qui doivent s’ouvrir à la modernité et permettre d’autres espaces d’expression où le sport doit figurer parmi les éléments d’une culture de la non-violence et de l’acceptation de l’échec face au meilleur, au plus performant. Plus performant par le travail de fonds et la découverte de talents qui peuvent constituer de véritables repères pour les jeunes. Ceci nécessite du temps pour s’assurer de la compréhension et de la stratégie pour engager les moyens qu’il faut. Le cadre existe, les politiques n’ont rien de sorcier, il suffit juste de passer aux actes et de bannir à jamais ce syndrome mortel développé par l’Egypte et qui commence à empoisonner les rencontres sportives. En attendant, la CAN de cette année aura mal commencé
11 janvier 2010
Contributions