Ainsi va la vie
Retour au pays natal (7e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 6e partie : Kenza, une jeune fille émigrée, sort avec un Français. Elle redoute ses parents, notamment son frère, Mohammed.
Ils bavardent quand brusquement, Kenza aperçoit, à travers une vitre, son frère qui l’observe de l’autre côté de la rue.
— je dois rentrer, dit-elle à Alain.
— déjà ? On s’est presque rien dit.
— je regrette…
Elle repousse sa tasse et se lève.
— hé, attends…
Mais elle ne l’écoute pas. Il se lève à son tour, jette un billet sur la table et la suit. Il arrive juste au moment où Mohammed aborde Kenza.
— alors, c’est comme ça, tu entres dans les bars, maintenant ?
— j’avais envie de prendre un café ?
— maman ne sait plus faire le café ?
— j’avais envie de prendre un café, c’est tout !
— tu étais seule je suppose ?
Avant que la jeune fille ne réponde, Alain intervient.
— elle était avec moi !
Mohammed se retourne, hostile.
— ah oui, et toi, qui es-tu ?
— son copain !
Mohammed est furieux.
— quoi, et tu me le dis comme ça ?
Alain, le voyant menaçant, recule.
— hé, on ne fait rien de mal, on est tout juste copain !
— et moi, je ne veux pas que tu sois le copain de ma sœur !
— puisque je te dis qu’on ne fait rien de mal… On était ensemble au lycée… On a voulu prendre un pot, c’est tout !
— allez, casse-toi, et n’embête plus ma sœur !
Alain se retourne vers Kenza.
— dis quelque chose, bon sang !
— elle n’a rien à dire, casse-toi !
Comme il avance vers lui, Alain serre les poings.
— tu veux que je te démolisse le portrait ? dit Mohammed.
— avance, tu me trouveras !
Kenza prend enfin la parole.
— Assez, je rentre… pas la peine de vous battre comme des chiffonniers !
— mais… ! proteste Alain.
— je rentre !
Elle pousse son frère.
— on rentre !
— t’as de la chance que tu sois intervenue, je lui aurais arrangé sa gueule, à ton copain !
Mais tu ne perds rien pour attendre, salope ! (à suivre…)
K. Y.
8 janvier 2010
Histoire