Ainsi va la vie
Retour au pays natal (6e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 5e partie : La tante Taos, qui vient d’arriver d’Alger, demande des nouvelles de son frère et de sa famille. Elle vient à Paris pour des soins.
— Nous fermons !
Kenza attendait avec impatience que la patronne de sa boutique annonce la fermeture. Voilà un moment qu’elle vient d’apercevoir son ami, Alain, qui l’attend dans la rue. Il lui a fait signe, mais elle n’a pas osé demander à sa patronne l’autorisation de sortir. Elle enlève rapidement sa blouse, la pend, prend son sac et sort.
Alain l’attend, dehors.
— Tu as mis du temps.
Elle lui tend la joue, il l’embrasse.
— Je ne pouvais pas faire autrement…
— On va prendre un pot ?
— Si tu veux… Mais je dois vite rentrer !
— Pourquoi, on te fait encore des misères ?
Elle hausse les épaules.
C’est ton père ?
— Non…
— Ta mère ?
— Non, non…
— Alors, c’est ton frère…
Elle baisse les yeux.
— Eh, quoi, il ne veut pas comprendre ? Nous ne faisons rien de mal…
— Je sais !
— Alors, pourquoi te persécute-t-il ?
— Je n’en sais rien…
— Si s’était ton père ou ta mère, j’aurais peut-être compris… Mais lui, il est né en France… Il devrait quand même comprendre. Lui aussi, je suis sûr qu’il a une copine !
— Je ne sais pas !
— Il doit en avoir…
Ils arrivent devant un café.
— Allez, on entre… A moins que tu ne préfères qu’on se mette à la terrasse…
— Non, non, à l’intérieur, c’est mieux !
Ils entrent.
— Tu sais, dit Alain, je pourrais parler à ton père ou à ton frère…
— Surtout pas ! dit Kenza.
— Mais pourquoi, quand ils sauront que nous ne faisons rien de mal, ils pourraient nous laisser tranquilles !
— N’y pense pas, oublie… Chez nous, quand un homme se présente chez les parents d’une fille, c’est pour demander sa main !
— Ho ho… Nous n’en sommes pas encore là !
— Alors, abstiens-toi de parler à mes parents.
— Je prends une bière… Et toi ?
— Un café (à suivre…)
K. Y.
8 janvier 2010
Histoire