Ainsi va la vie
Retour au pays natal (11e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 10e partie : C’est au tour de Fadhéla de faire la morale à sa fille et de la menacer. Si elle ne cesse pas de fréquenter l’homme avec qui elle sort, elle avertirait son père.
Dans la nuit, son copain l’a appelée, mais elle a préféré lui répondre par un message : «ne m’appelle pas. Mes parents me surveillent.» Il a aussitôt répondu : «demain, essaye de sortir un peu avant l’heure.»
Demain… Mohammed, il n’y a pas de doute, va l’avoir à l’œil. Il faudra qu’elle explique à Alain, qu’ils doivent espacer leurs rendez-vous, une fois la surveillance de son frère relâchée, elle pourra reprendre contact avec lui.
Le lendemain, elle part plus tôt au travail. Mohammed dort encore. Elle a fait rapidement sa toilette, avalé son café au lait sans tartine et elle est partie. Sa mère a renouvelé les menaces de la veille : elle doit se tenir à carreau !
Elle prend le bus au vol : pas de Mohammed à l’horizon ! C’est maintenant qu’Alain devait l’attendre, mais il doit, lui aussi, faire la grasse matinée !
Sa patronne s’étonne.
— Tiens, tu viens avant l’heure !
— C’est pour demander à être libérée un peu plus tôt…
La patronne ne promet rien.
— Ce sera en fonction de l’affluence des clients !
Un peu plus tard, les collègues de Kenza arrivent. Elles aussi s’étonnent de la trouver sur place. Son amie Jeannine la charrie.
— Tu es tombée du lit ce matin !
— Non, c’est pour pouvoir sortir plus tôt !
— Tu as un rancard ?
— Oui… Mais je dois t’expliquer.
Elle lui raconte tout.
— Mais ton frère n’a pas le droit de t’interdire d’avoir un copain !
— Je sais, mais chez moi, les hommes s’arrogent tous les droits !
— Tu devrais porter plainte !
— Pour que mon père me mette à la porte ?
— Et alors, tu seras avec ton copain…
— Non, non…
— Alors, tu dois te soumettre !
— Je tiens à Alain…
— Et comment vas-tu faire pour continuer à le voir ?
— Je vais sortir plus tôt que d’habitude… Mon frère ne vient qu’à la fermeture !
— Alors, il faut appeler ton copain !
— C’est ce que je vais faire !
Elle l’appelle et lui demande de passer une heure avant sa sortie habituelle.
La patronne tique, mais elle laisse la jeune fille sortir.
«Je reviendrai à la fermeture», dit-elle.
Alain l’attend. Kenza regarde à droite et à gauche.
— Il n’est pas là, on peut partir ! (à suivre…)
K. Y.
8 janvier 2010
Histoire