par El-Guellil
On compare les gens qui ont la langue bien pendue, critiquant leurs congénères à tort et à travers, répandant des ragots sur la moralité d’Un tel ou sur les vices du vieux retraité du cinquième étage, les frasques du boucher du quartier ou les aventures du collègue de bureau…à des scies : «Mounchar», qui tranche dans le sens de la montée, comme celui de la descente. Y en a qui ont fait de cette manie un véritable hobby, voire davantage qu’un hobby ; une seconde nature, un vice. Ils – ou elles- ne peuvent s’en empêcher.
«Tu sais pourquoi notre voisin de palier ne sort plus de chez lui, depuis trois mois? Non ? Je vais te le dire : Sa femme, auscultant’ son téléphone portable, y a découvert des messages qui lui ont été envoyés par des femmes. Et je n’ose pas te dire le contenu des messages, j’en ai honte rien que d’y penser ! Alors, qu’est ce qu’elle a fait ? Avec ses ongles, de véritables griffes, elle lui a buriné le visage, des cicatrices profondes qui demandent plusieurs mois de guérison. Et le portable ? Dans les chiottes ! Le malheureux n’a même plus le droit de lire le journal, ni de regarder la télévision ! J’exagère ? Pas du tout, demandes à ma femme, c’est elle qui m’a raconté l’histoire. Et ma femme ne ment jamais, c’est moi qui te le dis». C’est là un échantillon de «mounchar» classique où le ragot se mêle à la diffamation, à l’insulte et au manque de respect pour les voisins.
Au bureau. Le directeur entre tard, il a les yeux bouffis, une barbe de trois jours, le dos vouté, distrait, l’air un peu hagard. «Qu’est ce qu’il lui arrive au direlo ?», «T’es pas au courant ? Cela fait plusieurs jours qu’il passe la plupart de son temps dans le commissariat et dans le tribunal. Il parait qu’il est soupçonné de détournement. Les policiers ont découvert des vertes et des pas mûres. Je suis bien informé : cette histoire va aller loin, c’est moi qui te le dis». En fait, le pauvre direlo, s’il a la mine défaite, c’est par le travail, son ministère lui réclame des rapports pressants en toute urgence, alors il se tue au travail, jour et nuit, pour les terminer dans les délais, c’est à peine s’il dort une ou deux heures par jour.
Un jour, son voisin lui fit part de la visite quotidienne d’un étranger dans l’immeuble. «Je ne sais pas chez qui il rend visite, mais il est louche». Oh, moi je sais, ne le répète à personne, je l’ai vu, il rend visite à la femme de flenn, ne le dis à personne».
Quelque jours plus tard, ayant oublié des papiers à la maison, notre «héros» revint chez lui précipitamment. Il trouva chez lui l’étranger qui venait quotidiennement à l’immeuble !
6 janvier 2010
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