La belle, la nouba et le livre
C’est ce qui l’a d’ailleurs poussée à accepter l’invitation de l’association
Au mois d’octobre sortira, à l’occasion du Salon international du livre (Sila) un ouvrage aux éditions Barzakh sous le titre La voix, la plume et le plectre. «Je serai là pour quelques communications sur le sujet et ventes-dédicaces. Cet ouvrage, on le prépare depuis une année…» Ce travail a été réalisé avec le concours de Sadanne Baba Alin, celui qui traduit les textes. Il est aussi professeur de littérature arabe à Paris III et spécialiste en mouachah andalou. «Je travaille avec lui depuis quelques années. Cet ouvrage va parler de cette musique du mouachah andalou, des poètes, comment se dissèque la nouba andalouse. Ça donnera une idée détaillée aux fans, car je reçois pas mal de e-mail de la part de gens qui cherchent à connaître cette musique, on présentera aussi l’histoire de cette musique. On sait que ce livre d’art va vraiment intéresser le public. Certainement celui des libraires, etc.». Cet ouvrage, nous apprend -on sera composé d’à-peu-près 20 pages sur le mouachah et la musique andalouse, lesquelles 20 pages sont traduites en français. Deux volets au milieu desquels se trouvera un CD de mouhachate que Behdja Rahal va chanter. Ces mouachahate seront calligraphiées et la traduction faite en français. Le prix de ce livre d’art, non encore communiqué, a été étudié en commun accord entre l’éditeur et Behdja Rahal. «Il sera raisonnable. Pour être à la portée de tout le monde», souligne-t-elle. Et de préciser: «On pense déjà à le faire sortir dans les librairies et on fera de même à l’intérieur du pays, car Alger c’est bien mais il faut penser aussi aux gens qui vivent dans les autres villes.» L’interprète de la nouba fait remarquer, à juste titre, que c’est pareil pour les concerts et qu’elle n’a pas de maison de production. «Si j’avais un agent qui me suivait…En général, c’est moi qui demande a être programmée. On me répond ça ne dépend pas de nous on attend le budget du ministère de la Culture. Je pense que ce n’est pas au ministère à tout gérer, il est là juste pour contrôler justement ce qui se fait avec cet argent. La culture peut être gérée par des boîtes privées. Le ministère de la Culture est là pour contrôler et guider surtout ce travail sur le patrimoine, celui de la sauvegarde du patrimoine musical ou archéologique et faire le bilan du résultat», soutient l’artiste. Juste après le Ramadhan, Behdja Rahal compte reprendre les cours qu’elle prodigue aux amoureux de cette musique andalouse au Centre culturel algérien à Paris. En attendant, pendant le Ramadhan elle compte bien aller rendre visite aux différentes associations. «C’est là où on rencontre les élèves, les jeunes qui, comme moi, à leur âge, veulent que des artistes viennent les voir. On devient, qu’on le veuille ou pas, des références.» nous confiera l’artiste au sommet de sa forme. Parler de Beihdja Rahal c’est évoquer une mélomane née, pour laquelle la musique andalouse est une des raisons de vivre. Native d’Alger à l’orée des années 1960, elle entamera sa carrière au conservatoire d’El-Biar, sous le regard attentif de ses maîtres Mohamed Khaznadji et Zoubir Kalachi. Ses talents d’artiste émérite lui serviront pour pénétrer dans l’univers de l’art. En 1982, elle effectue une entrée remarquable au Théâtre national algérien où elle réussit une interprétation d’un long solo de la nouba Hsine, avant de se distinguer une année plus tard lors d’un concert donné à l’Opéra d’Alger. Notre musicienne y avait alors interprété une nouba complète, lui valant une mention digne des plus grands. En 1992, elle s’installera en France pour se consacrer à son art. Elle enregistrera son premier album nouba Zidane en 1995, une œuvre qui n’était en fait qu’un prélude à d’autres productions aux côtés de Zerrouki Bouabdellah. A ce jour, Beihdja Rahal compte quelques 18 CD en plus d’un nouvel ouvrage sur la poésie classique algérienne intitulé La plus, la voix et le plectre qu’elle a écrit en collaboration avec le Dr Saâdane Benbabali. Ces derniers temps, soucieuse de transmettre son savoir-faire, Beihdja se consacre à des tournées à travers plusieurs régions du pays. «Je me dois de léguer mes connaissances aux musiciens de l’Algérie profonde», dira-telle dans l’une de ses interviews. Et d’ajouter : «La musique arabo-andalouse n’est pas seulement l’apanage des grandes villes, tant que même dans des contrées agropastorales, l’on peut apprécier ce genre de musique.» Notre artiste s’est montrée prête à tendre la main aux jeunes musiciens qui n’ont pas la chance de côtoyer de près les maîtres de la musique arabo-andalouse. http://www.sinoalgerie.com/index.php?option=com_content&task=view&id=58&Itemid=45 |
5 janvier 2010
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