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Les choix difficiles de la jeunesse algérienne Harga, suicide ou émeute !

3 janvier 2010

Non classé

Les choix difficiles de la jeunesse algérienne
Harga, suicide ou émeute !
Par Imaad Zoheir

Les choix difficiles de la jeunesse algérienne Harga, suicide ou émeute ! 270st7

Drame : Des dizaines de jeunes à peine sortis de l’adolescence, des centaines même, ont péri au cours de ces trois dernières années au large de nos côtes en rompant les amarres, parce qu’on n’a pas su les écouter.

D’autres ont préféré mettre fin à leur vie, lassés d’attendre et d’espérer parce qu’on n’a pas compris la dimension de leur angoisse. Quelques-uns se sont pendus à un arbre, d’autres se sont jetés d’un pont, il y en a même qui se sont volontairement électrocutés. Tous étaient innocents et tous avaient moins de trente ans. L’âge des ambitions hors normes, des rêves hors gabarit et des amours sur mesure.
La conception de l’harmonie entre les objectifs à long terme et les besoins à court terme est telle qu’elle a incité plus d’un à s’interroger comment dans un pays comme l’Algérie qui s’emploie à alléger la crise du logement et la dépendance alimentaire à travers des programmes de développement et d’importantes enveloppes financières, trouve-t-on des jeunes qui optent pour le travail dans une administration plutôt que dans les secteurs de l’agriculture et du bâtiment où l’offre reste importante ? La remarque est certes judicieuse, appropriée même sauf qu’elle déroute par sa totale déconnexion avec la réalité en plus de son caractère strictement conjoncturel. La réalité est que nos campagnes se vident de jour en jour, de leur sève, de leur jeunesse qui préfère les faubourgs et que les «anciens», ratatinés par l’âge, n’ont plus la force de biner, de piocher et de s’arc-bouter sur une terre souvent ingrate et qui a, certes, besoin de bras. A Oran, il y a quelques mois, prenant comme prétexte la chute du Mouloudia en deuxième division, les Hamraoua ont mis la ville carrément à sac.
150 voitures ont été incendiées 170 personnes ont été blessées, parmi lesquelles une centaine de policiers, des cabines téléphoniques ont été éventrées, des magasins ont été pillés et méthodiquement razziés.
Bilan : plusieurs milliards de centimes de dégâts, 60 individus ont été arrêtés et mis sous mandat de dépôt en attendant de répondre de leurs délits devant les juges. Ces manifestants issus du plus symbolique quartier d’Oran n’étaient pas seuls, vous vous en doutez.
Ils ont été aidés et soutenus par des quartiers entiers de la ville, comme St-Pierre par exemple et Sidi El-Houari. Des jeunes dans leur grande majorité… et pas nécessairement fans du MCO. Certains même n’avaient rien à voir avec le sport en général et encore moins avec le foot. Non, ce qui cristallisait leur colère autour de la bannière hamraouie c’était la «hogra».
La hogra d’un club, la hogra d’une ville, la hogra de milliers de jeunes sans espoir qui n’avaient que cette icône pour se sentir exister, qui n’avaient que cette étoile par laquelle ils pouvaient briller.
Mais au-delà de ces clameurs qui ont tétanisé pendant une semaine la ville de la violence souvent gratuite qui s’est déferlée, ne faudrait-il pas voir là les signes d’un mal encore plus profond qui ronge les jeunes à savoir le désœuvrement, le chômage le sous-emploi et un perpétuel statut de laissés-pour-compte.
Car comment décoder et décrypter le mouvement de foule qui a eu lieu au même moment mais à dix kilomètres de là, à Hassi Bounif sur la route d’Arzew sinon que ce mal est effectivement identique, partout le même ?
Du reste les manifestations qui ont émaillé l’année dernière certaines villes à proximité des grands centres pétroliers et gaziers du sud du pays répondent parfaitement à ce diagnostic. Les entreprises, installées dans ces zones industrielles, ne recrutaient, en effet, jamais leur main-d’œuvre du cru, mais la faisaient toujours venir d’ailleurs…
Faudrait-il tout casser pour se faire entendre

I.Z.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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3 Réponses à “Les choix difficiles de la jeunesse algérienne Harga, suicide ou émeute !”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Cabas contre container

    Préjugé n Contrairement à l’idée injustement répandue par des seniors bien planqués derrière leur retraite, les jeunes ne sont pas ces paresseux chroniques qu’on nous dépeint …

    L’incurie d’un système scolaire, par essence défaillant, en a jeté plus d’un dans les rues. Des centaines de milliers pour être exact. Sans horizon, sans débouché et sans espoir d’avenir, ils n’auront d’autre choix que de traîner du matin au soir, de tourner en rond ou de s’adresser aux murs de la cité. Pour «tuer» le temps. C’est ainsi que le «hittisme» est né. Certains jeunes s’essaieront au commerce informel, histoire de se faire une petite place au soleil, de creuser leur petit trou… Ils squatteront des trottoirs un peu partout pour vendre n’importe quoi.
    Ce sera tantôt des jouets made in China, des chaussettes en coton d’Indonésie, achetées en deuxième main, des sous-vêtements, des parfums, des eaux de toilette, des coffrets de maquillage, tantôt des costumes griffés ou de la layette pour enfants. Et quand l’espace le permet, quelques-uns monteront leur petit «chapiteau», à l’entrée même des marchés. Pas pour longtemps en général puisqu’à chaque apparition du fourgon de police, ils plieront à la hâte leurs marchandises et prendront leurs jambes à leur cou. Même ceux qui se contenteront d’un petit carton pour vendre des cigarettes au détail seront logés à la même enseigne, et tous de la même manière.
    Mais il faut croire qu’il y a des jeunes parfois vernis, qui sont nés sous une bonne étoile et question «peau» ils en ont plutôt à revendre. A partir d’un visa très facile à obtenir pour la Turquie et d’un pécule en euro, les voilà sillonnant les marchés et les bazars d’Istanbul à la recherche de la perle rare, introuvable au pays. Etoffes de luxe, appareils électroménagers, vêtements pour enfants, robes d’été, tenues de soirée, vaisselle, tout est bon à prendre et à revendre au bled. Deux, trois cabas, mais jamais plus. Les douanes veillent au grain. On trompe rarement leur vigilance. Il faut alors ruser, passer un cabas à un passager pour ne pas se faire remarquer et quand cela est nécessaire louer carrément ses services lorsque, lui-même, n’est pas trop chargé.
    De cabas en cabas et de vols en vols, des dégourdis ont réussi non seulement à fidéliser une clientèle de plus en plus nombreuse et de plus en plus variée au pays, mais à s’assurer également les services de fournisseurs au large du Bosphore. Grâce à ces jeunes pionniers, cette nouvelle filière du commerce extérieur va atteindre tous les pays du Golfe et du Moyen-Orient y compris la ville sainte de La Mecque.
    Mais là s’arrête l’aventure, la fiesta. Les contrôles de plus en plus rigoureux au niveau des aéroports feront trembler plus d’un «cabiste». Entre les marchandises saisies et les fortes amendes, les bénéfices fondent comme beurre au soleil et il faut souvent dire adieu au capital initial. C’est juste ? Peut-être bien. Ce n’est pas juste ? Sûrement. Mais les lois sont ainsi faites. Et puis, il faut bien protéger la production nationale et le pain des importateurs officiels qui, eux, paient des taxes, des impôts et qui, finalement, alimentent les caisses du Trésor public. Et que peut faire un pot de terre contre un pot de fer ? Rien, pas grand-chose… Sauf si ces jeunes se regroupent en coopérative ou en une centrale des achats… C’est, paraît-il, ce qu’a réussi à faire un gros groupe de commerçants syriens. Mais cela est une autre histoire. Une histoire qui prouve en tout cas l’extraordinaire capacité d’entreprise des jeunes…

    I. Z.

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    Agriculture et bâtiment : on ne se bouscule pas

    Réflexion n Quelles solutions préconise le pouvoir pour mettre fin aux préoccupations des jeunes surtout en matière d’emploi ? Laissons de côté les différentes formules de microcrédit, Ansej et autre filet social et voyons ce que l’Etat globalement souhaite.

    Si l’on se réfère au dernier discours prononcé par le président Bouteflika à l’occasion du 5 juillet, les jeunes n’auraient d’autre issue pour s’en sortir que l’embauche dans le bâtiment ou l’agriculture. Des secteurs pourvoyeurs d’emploi et hautement stratégiques. Cette option paraissait évidente aux yeux du chef de l’Etat. Mais le gros des «troupes» ne l’entendra pas de cette oreille et refusera d’offrir l’autre joue à la claque du destin.
    Il dirigera sa rancœur désormais sur tout ce qu’il trouvera à portée de main, à chaque fois que la hogra le fera sortir de ses gonds et qu’elle devient par trop criante.
    Très peu pour lui les mouchoirs humides des adieux inutiles, les zodiacs de la harga, les odyssées de Lampeduza, les filets des carabiniers italiens, le Hallali des gardes-côtes et encore moins l’humiliation des tribunaux, très peu pour lui le suicide, l’exil psychiatrique et la camisole de force.
    Sa gronde lui paraît majeure, et sa colère très saine, même si malheureusement elles ont été souvent manipulées, exacerbées et grosses, l’une et l’autre par des parties occultes aux arrière-pensées politiques qui ne disent pas leur nom.
    Certains ras-le-bol des jeunes prennent parfois d’inquiétantes proportions, au-delà du raisonnable. La réalité est que le métier de fellah se transmet de père en fils et de génération en génération et qu’on ne s’autoproclame pas paysan du jour au lendemain, la réalité enfin est que la terre exige des soins, impose des servitudes, réclame des sacrifices sept jours sur sept, douze mois sur douze qu’il pleuve ou qu’il vente, qu’il grêle ou qu’il neige. La réalité est que l’on ne peut pas forcer un informaticien, bac +4 à traire les vaches à l’écurie, un électromécanicien à épierrer une terre en friche, un licencié en droit commercial à conduire un troupeau dans les verts pâturages derrière les collines. La terre est pérenne c’est vrai. Ses ressources sont renouvelables c’est vrai. Mais est-ce une raison pour l’offrir à la première main inexpérimentée. La terre n’a besoin ni de diplômes pour être semée ni de diplômés pour être récoltée. Elle a besoin qu’on l’aime, elle a besoin d’être aimée, d’être entretenue avec ou sans bac. Et puis regardons un peu autour de nous. Partout et dans tous les continents, les arrière-pays se dépeuplent au profit des grands centres urbains. Pour cueillir leurs oranges les Espagnols font appel à la main-d’œuvre marocaine. Pour leurs vendanges les Français font appel aux travailleurs clandestins d’Afrique et du Maghreb. Le phénomène est universel, on n’y échappe pas et il ne faut pas oublier que pendant dix ans, le terrorisme a fait fuir presque tous les douars vers les villes. Bien sûr qu’il faut encourager les jeunes à travailler la terre, il ne faut pas fermer les portes. Mais sont-ils prêts à s’investir dans une activité dont ils ne connaissent rien ? Ne faudrait-il pas pour les rares chômeurs qui s’engageraient dans cette voie, prévoir des mesures incitatives réglementaires pour les encourager dans un premier temps à apprendre des anciens ? Quant au secteur du bâtiment réputé absorber un maximum de main-d’œuvre, il sera toujours délaissé par les demandeurs d’emploi. Ici ou ailleurs.
    Cette tendance, elle aussi, est universelle. La preuve, 90% des travailleurs de ce secteur en France sont des étrangers dont une bonne partie en situation irrégulière. Et lorsqu’on sait que ce pays compte 2 millions de chômeurs, et 3 millions d’individus en situation de précarité qui préfèrent végéter plutôt que de travailler sur des échafaudages à deux euros l’heure, on comprend que les chantiers de construction n’attirent pas les foules qui ne se bousculent pas aux portillons…

    I. Z.

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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    Le mur intégral

    Erreurs n La première violence commise en direction des jeunes a été de les ignorer. Nous en payons, aujourd’hui, les frais pour avoir été sourds à leur appel, aveugles à leur souffrance…

    On a oublié que ces jeunes étaient capables de choisir, de désirer, de refuser et de décider ce que demain sera pour eux. En toute liberté, en toute souveraineté, loin des divisions partisanes et des clivages politiques. On a oublié que demain, ce seront eux qui prendront la relève. La deuxième violence que nous avons commise à leur encontre est que nous leur avons bouché l’horizon par notre indécrottable égoïsme souvent par notre présence aux rênes des mêmes commandes, des mêmes centres de décision. Nous sommes partout sur l’échelle sociale, en amont des réformes, en aval de leurs exécutions.
    Nous avons bâti des entreprises en ne pensant qu’à leur délai d’amortissement, nous avons construit des usines en ne pensant qu’à leur coût de production, nous avons construit des autoroutes en ne pensant qu’au nombre de villes et villages à contourner et à désenclaver, nous avons construit des logements, des centaines de milliers de logements en ne pensant qu’au nombre de familles à reloger et au nombre de gourbis à détruire, nous avons élaboré des plans de développement multisectoriels en incluant tous les paramètres possibles et imaginables chiffrés, froids, têtus sauf qu’ils n’ont jamais tenu compte de la dimension humaine qui recevait ces statistiques. La masse des jeunes n’est pas un nombre, un taux, un rapport arithmétique à toutes les pyramides du recensement en fonction de son âge, de son niveau et du nombre de calories qu’il prend à midi.
    C’est un potentiel, une force, un rêve, un sang neuf qui coule à travers toutes les veines de la nation.
    Et une nation ne peut être jeune que par ses enfants, ne peut être forte que par eux. Cette richesse est pérenne et renouvelable. Elle est considérée sous d’autres climats comme un atout au développement et non comme un frein.
    La réalité malheureusement est toute autre dans notre pays où les repères flottent et chaloupent au gré de la conjoncture. Compte tenu d’un certain nombre de facteurs liés à l’urgence des projets et même de la plupart des projets, on fera en sorte que le jeune patiente encore sur le palier, avant de lui ouvrir avec parcimonie les portes de l’emploi.
    Sinon, là où il se présente la réponse est partout la même. Que ce soit dans une administration ou dans une entreprise ou il n’a pas les diplômes requis, ou il manque d’expérience ou il n’a pas le profil exigé ou son CV ne correspond pas au poste indiqué ou tout simplement il n’y a pas de postes à pourvoir. Pour mettre le pied à l’étrier dans une entreprise nationale surtout si elle est importante, un jeune n’a d’autres possibilités que de se faire parrainer, recommander ou carrément pistonner pour appeler un chat un chat.
    Et quand il n’a pas de qualification, autant qu’il se rhabille. Dans certains secteurs que nous ne nommerons pas, il est difficile, voire impossible à un jeune en quête d’emploi d’y mettre les pieds et encore mieux d’y travailler parce qu’il est face à une véritable dynastie de fait. Le mur intégral. Avant de partir, tous les retraités de ces unités ont pris la précaution de se faire remplacer par leurs fils, c’est-à-dire que le même poste revient de «droit» à la même famille qui le garde en héritage. Et si un travailleur décède, c’est encore son fils qui prendra le relais. Pas quelqu’un d’autre. Et on ose prétendre que nos hittites sont des fainéants !…

    I. Z.

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