L’autre terrorisme
Younès Djama
Si les Algériens redoutent tant les actes terroristes, ils omettent le plus souvent les accidents de la route. Avec une position peu reluisante et non moins déshonorante de 4e place mondiale sur le podium des pays où le «terrorisme routier» sévit le plus, l’Algérie est bien partie pour battre tous les records en la matière.
Avec une moyenne comprise entre 4 000 et 5 000 morts sur nos routes ce n’est certainement pas demain la veille qu’on pourra extirper cette manie meurtrière de nos chauffards. Dans leur course folle peu avant le f’tour – moment propice à la survenue des accidents de voiture – les automobilistes algériens font allègrement fi des règles de sécurité routière ; ne trouvant pas de mal à appuyer sur l’accélérateur un peu plus que d’habitude, l’essentiel étant d’arriver chez soi pour s’en prendre gloutonnement aux repas du jour. Avec cette attitude irréfléchie, bien des familles ont été endeuillées et se sont vu gâcher la fête incarnée par le ramadan, par la disparition tragique d’un proche au moment de porter la cuillère à la bouche. Quand bien même nous ne cernerions pas le sujet qui reste l’apanage des spécialistes, nous pouvons dire, en revanche, que le ramadan – au-delà de son caractère sacré – traîne cette triste renommée de période où le terrorisme routier sème le plus la mort et la désolation au sein des familles algériennes.
Y. D.






1 janvier 2010
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