Histoires vraies
Un trône convoité
Résumé de la 1re partie : La pierre ancestrale est convoitée par les écossais qui envoient Hamilton repérer les lieux de l’abbaye de Westminster pour planifier sa récupération…`
Le jeune homme fait parler les gardiens :
«Comme tout est propre ici… Je suppose que, la nuit, des femmes de ménage entrent en action ?
— Pas du tout.»
Un dernier coup d’œil, pour repérer le petit local où se tient le gardien de nuit. Puis, avant de reprendre le train pour Glasgow, il passe encore un long moment à errer autour de l’abbaye, histoire d’observer d’éventuels mouvements de police. Il regagne l’Ecosse le cœur léger, car son projet fou lui semble désormais tout à fait réalisable.
Hamilton se confie à son ami Neil, lui aussi sympathisant de la cause écossaise. «Voilà, il faut que le soir de l’opération l’un de nous se laisse enfermer dans l’abbaye. Il suffit de se dissimuler dans les échafaudages d’une chapelle en cours de restauration. En tant qu’initiateur de ce projet, je réclame cet honneur. Je n’aurai qu’à rester tranquille jusqu’après la dernière ronde du veilleur de nuit, disons vers deux heures du matin. C’est à ce moment-là que j’entreprendrai de dévisser la serrure d’une des portes extérieures pour permettre au reste de l’équipe d’entrer. Il nous suffira de soulever la pierre grâce à une barre de fer et de la transporter au-dehors, jusqu’à une voiture discrète qui nous attendra non loin de là. Nous partirons, puis nous changerons de véhicule, par précaution, et nous transporterons la pierre jusqu’à Dartmoor (ville au nom sinistre, puisqu’il évoque une célèbre prison). La voiture, une fois vide, prendra la route… du pays de Galles, on ne sait jamais, au cas où elle aurait été repérée.
— Il faut à présent choisir une date.
— Tout bien réfléchi, la meilleure date serait sans doute la nuit de Noël. Les Anglais sont trop occupés à célébrer la fête pour penser à autre chose.»
Neil, son complice, émet des objections, car il a accepté une foule d’invitations pour cette semaine-là. Alors Hamilton déclare : «Si tu n’es pas disponible, j’irai seul !»
Mais cette solitude soudaine ne l’enchante pas. Un soir, dans une réunion, il remarque une jeune Ecossaise nommée Kay, dont les sentiments patriotiques ne font aucun doute. Une idée le frappe : «Rien de tel qu’une jeune femme pour se donner l’air innocent.» Hamilton lui fait part de son projet, sans chercher à finasser.
«Voulez-vous m’aider ?
— Euh, je ne sais pas. Enfin… que faudrait-il faire ?»
Quelques jours pus tard, un troisième patriote Gavin, jeune élève ingénieur se joint au projet. Il est très fort, très audacieux, et il loue une voiture, une Anglia, pour la nuit du «crime». Désormais, les trois complices passent tout leur temps libre à revoir leurs plans. Puis ils font l’acquisition d’une trousse de cambrioleur : une énorme pince-monseigneur, des limes, une scie à métaux, du fil d’acier. Hamilton installe toute cette panoplie de manière à ce qu’elle soit entièrement dissimulée par le grand manteau de laine qu’il compte revêtir cette nuit-là. Au dernier moment, l’équipe s’agrandit d’un grand garçon blond de vingt ans, nommé Alan. Tout semble prêt, le 22 décembre les conspirateurs prennent la route pour Londres, à bord de l’Anglia et d’une Ford.
A suivre
D’après Pierre Bellemare
1 janvier 2010
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