Au coin de la cheminée
40 garçons d’un même père et d’une même mère
Résumé de la 1re partie n Après avoir aidé son beau-père aux prises avec ses sujets et ses voisins, M’hammed, le cadet, va retrouver ses frères, leurs femmes et son épouse pétrifiés par le souffle d’un ogre…
M’hammed le fils du sultan ne dit mot et fit comme si cette histoire ne le concernait pas. Il devint ami du berger, celui-ci se confia à lui et avoua que son maître l’ogre était très méchant, qu’il le maltraitait, mais qu’il ne pouvait le quitter sous peine d’être transformé en pierre. Le prince lui demanda s’il voulait bien l’aider à se débarrasser de l’ogre, mais le berger avait trop peur, alors M’hammed, le fils du sultan, lui réclama ses vêtements en échange des siens. Il se déguisa, arracha quelques poils de la queue de son cheval mi-humain mi-djinn, le renvoya ainsi que le berger et s’occupa du troupeau. Le soir l’ogre revint, mit un pied de chaque côté de la porte et entreprit de compter ses moutons : rassuré, il rentra se coucher sans même se rendre compte de la supercherie.
Les jours passaient, M’hammed le fils du sultan ne découvrait rien et ne savait toujours pas où résidait la force de l’ogre. Un soir, alors que l’ogre comptait ses moutons, le prince le flatta tellement qu’il
lâcha :
— Je suis l’ogre le plus fort, personne ne peut m’atteindre, mon âme est une colombe blanche sous un marbre bleu au fond de la septième mer. Qui pourrait y arriver ? et il rugit si fort que la terre trembla.
Le lendemain, M’hammed le fils du sultan mena le troupeau à la mer et commença à égorger les bêtes.
Aussitôt, les animaux marins sortirent jusqu’au rivage et le prince leur dit :
— A qui me mènera à la septième mer en un clin d’œil, je ferai manger de cette chair fraîche et je lui donnerai ce qu’il veut.
L’un dit : «je t’y mène en deux jours.», l’autre : «en un jour», un autre encore : «en une demi-journée», mais le prince n’était pas satisfait. Arriva alors une espèce de mouette géante qui lui proposa :
— Moi, je te conduirai à la septième mer en deux heures, à condition que chaque fois que nous traverserons une mer tu me donnes un mouton à manger.
Le prince remplit un gros sac de viande, grimpa sur le dos de cet animal et se laissa conduire. Ils traversèrent les six mers et arrivèrent à la septième. M’hammed le fils du sultan vit une dalle de marbre bleu, la souleva, trouva la colombe blanche, la prit, remonta sur le dos de la mouette à qui il donna à manger et s’envola. Mais, pressé, il fit tomber plusieurs morceaux de viande, alors le monstre se fâcha et faillit le lâcher, le prince lui assura qu’il en avait suffisamment et le retour s’effectua sans heurt.
Revenons à l’ogre qui pâlit et faiblit dès l’instant où M’hammed le fils du sultan souleva la dalle et prit la colombe. Le prince arriva alors la colombe à la main et dit à l’ogre :
— Ton âme est entre mes mains, souffle tout de suite sur les rochers qui encombrent le chemin, ce sont mes frères, leurs femmes et la mienne, sinon tu périras à l’instant.
L’ogre lui proposa des richesses phénoménales mais le prince serrait tellement le cou de la colombe que l’ogre finit par s’exécuter. Aussitôt les rochers sur le chemin redevinrent des hommes, des femmes et des chevaux et bougèrent dans la direction de leur pays.
A suivre
1 janvier 2010
1.Contes