est toujours plus verte
Ce proverbe qui donne la parole à l’âne
mis au pâturage est d’une grande sagesse. Il manifeste que l’on
n’est jamais satisfait du pré dans lequel on a été
envoyé paître. L’herbe du pré d’à-côté
paraît toujours plus verte, pous appétissante, plus fraîche.
Sans doute parce que l’on ne la connaît pas. Sans doute aussi parce
que l’on se focalise sur les inconvénients que l’on a dans son
propre pré et que l’on ne voit que les avantages de l’autre.
Or, si c’est peut-être vrai, l’âne a pu oublier qu’un pré
ce n’est pas que de l’herbe, c’est aussi l’abreuvoir avec sa quantité
d’eau et la fréquence de son renouvellement, c’est aussi l’arbre
sous lequel il pourra se mettre lorsque les rayons du soleil se feront
ardents en plein été, ce sont les autres qui ont été
mis dans le même pré que lui…
Ainsi en est-il dans la vie quotidienne, On n’est jamais satisfait de
la totalité des paramètres qui constituent notre vie. Au
travail, on peut se plaindre de son salaire, de l’ambiance, d’un ou de
plusieurs collègues, de la distance pour s’y rendre, des conditions
de retraite, … Dans un couple, on trouve toujours chez un autre ce que
l’on ne trouve pas chez son conjoint : une forme d’intelligence, un style
d’humour, une disponibilité, des valeurs, une santé, une
belle-famille, …
La maturité consiste à avoir compris que si l’on passait
dans le pré d’à-côté, on perdrait des choses
au profit d’autres. Ayant compris cela, on peut faire le deuil de ne pas
avoir tous les avantages… et de ne pas apporter non plus que des avantages
(chacun de nous a aussi des limites, personne n’est louis d’or pour tout
le monde). Bien souvent, ceux qui ont beaucoup « bougé »
s’aperçoivent « qu’au début, ce n’était pas si
mal ».
Sage est celui qui trouve son bonheur dans ce qu’il a.
31 décembre 2009
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